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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

Depuis cette époque, à diverses reprises, notamment le 24 janvier 1882, le 2 février 1882, le 20 janvier 1897, votre Conseil a voté différents vœux, réclamant pour Lyon le siège de ses futurs concours d’agrégation.

Cette persistance à poursuivre une réforme que le développement rapidement progressif de notre Faculté semblait rendre de jour en jour plus légitime et plus urgente, l’appui que de tout temps et presque partout, elle a toujours rencontré dans l’opinion publique, ont vivement frappé votre Commission. Elle a pensé qu’elle n’avait pas de meilleur argument à faire valoir, pour motiver à vos yeux la thèse à laquelle elle s’est tout d’abord rattachée, la nécessité de la décentralisation des concours.

Ce qui l’a frappée également, c’est que pendant les vingt-trois ans qui se sont écoulés depuis le début de l’organisation actuelle, les Facultés n’ont pas été les seules à protester. MM. les Inspecteurs généraux n’ont jamais cessé de formuler dans leurs rapports des critiques plus ou moins vives contre l’ordre de choses actuel.

M. le Directeur de l’Enseignement supérieur lui-même, frappé de la périodicité de ces plaintes, autant que de la généralité de ces critiques, préoccupé des lacunes, des imperfections, peut-être même, pourrait-on dire, des vices du système actuel, demandait aux Facultés rapports sur rapports, et insuffisamment éclairé sans doute, ou peu satisfait des solutions qui lui étaient proposées, en 1894 il s’adressait directement à notre Doyen et le chargeait d’entrer en communication officieuse avec l’Administration des hôpitaux de Lyon, pour savoir si cette Administration consentirait à laisser choisir les agrégés par le Conseil de la Faculté parmi ses chefs de service.

Ce projet passablement révolutionnaire, difficilement réalisable puisqu’il constituait en faveur du personnel hospitalier un véritable monopole de l’enseignement, ne put aboutir.

Quatre ans après cette tentative, M. le Directeur de l’Enseignement supérieur, reprenant cette question et désireux plus que jamais de lui donner une solution, informait notre Doyen qu’il était disposé, à titre d’essai, à prendre en faveur de la Faculté de Lyon, au point de vue de la décentralisation des concours, les mesures les plus radicales. C’est alors que notre Conseil, dans sa séance du 18 juin 1897, décida, à une majorité de 19 voix contre 3, qu’il y avait lieu de demander que dorénavant les futurs concours de l’agrégation se fassent à Lyon.

Malheureusement, la date du prochain concours était déjà fixée, et M. le Ministre, dans sa réponse qui nous fut transmise par M. le Recteur à la date du 6 octobre 1897, nous faisait remarquer que Paris avant été désigné par un arrêté du 29 mai 1897, pour être le siège de ce concours, il lui était impossible d’examiner notre proposition en temps opportun.

Dans cette même lettre, il ajoutait qu’un simple changement de siège dans le concours lui paraissait insuffisant, et que, s’il y avait lieu de modifier les statuts de l’agrégation de médecine, ce ne pouvait être qu’une réforme complète. « Il n’est pas nécessaire, d’ailleurs, ajoutait-il, que cette mesure soit générale. Les conditions de recrutement des agrégés peuvent très bien varier d’une Université à l’autre ; si la Faculté de Mé-