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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

nelles de cet homme ; or, ce qui importe au « chercheur », c’est de savoir ce que contient tel livre sur tel ou tel sujet, et non point ce que pense de ce livre tel membre de la Société.

Toute la presse a accueilli avec enthousiasme la nouvelle publication. Dans ce pays où l’on s’occupe avec tant d’ardeur de pédagogie, où les livres et les brochures pédagogiques pullulent, le besoin d’un guide qui permit de se reconnaître dans ce vaste champ déjà labouré en tous les sens, se faisait vivement sentir. Qui pourrait être au courant ou tenir registre de tous les livres publiés sur tel ou tel sujet ? Et pourtant il semble que ce soit de toute nécessité, pour celui qui veut étudier à fond tel ou tel point, qu’il sache ce que déjà on en a dit avant lui. Grâce à la nouvelle publication il saura immédiatement et quels sont les livres publiés et ce qu’ils contiennent en gros.

Aussi, cette publication ne saurait laisser indifférents tous ceux qui s’intéressent aux questions d’éducation et d’enseignement. Il est vrai que le recueil concerne uniquement Îles pays de langue allemande, mais qui donc se refuserait à reconnaître l’influence qu’eut la pédagogie allemande sur la pédagogie française ? Si les théories de Rousseau se sont fait vivement sentir au delà du Rhin, celles de Pestalozzi et d’Herbart n’ont pas eu moins de répercussion chez nous. Et s’il est vrai que nous avons eu et que nous avons encore d’excellents éducateurs, et que notre méthode et nos procédés en matière d’éducation et d’enseignement comptent bien des succès à leur actif, il n’en est pas moins vrai que l’enseignement donné en Allemagne est un des meilleurs qui soit. D’où la nécessité pour les pédagogues français de savoir ce qui se tente et ce qui se fait chez nos voisins.

Il serait à souhaiter qu’une publication semblable à celle qu’a entreprise la « Société pour l’histoire de l’Éducation et de l’École allemande » eut lieu en France. Une Société, pareille à celle dont je viens de vous entretenir, naîtrait d’elle-même, pour peu qu’on eût connaissance des services qu’elle peut rendre. J’ai le ferme espoir qu’elle se fondera tôt ou tard, mais en attendant, et parce que les deux pédagogies ont des liens étroits de parenté, je me serais fait un reproche de ne pas signaler à tous mes compatriotes qui s’occupent de pédagogie et notamment de pédagogie allemande, ce guide précieux pour leurs recherches et leurs études.

Jean Genillon.