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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

Pour être docent universitaire dans n’importe quelle branche, il faudra posséder le diplôme de docteur et passer, en outre, un examen : examen de abilitare (examen de confirmation).

« Le candidat présente à la Faculté près de laquelle il veut passer l’examen : d’abord une demande accompagnée d’un mémoire sur les études faites et ses travaux scientifiques. La Faculté, après avoir apprécié la demande du candidat, la soumettra à l’approbation du Ministre ».

L’examen doit être annoncé six mois d’avance et aura lieu à l’Université près de laquelle la vacance est déclarée, devant une Commission composée de trois professeurs : « nommés par le doyen » et choisis parmi les professeurs de la Faculté respective qui représente la spécialité pour laquelle le concours a lieu, et deux professeurs universitaires, nommés par le Ministre, qui désignera en même temps le président du Conseil parmi les membres de la Commission.

L’examen consiste dans quatre épreuves :

« 1o  Un travail original, imprimé, concernant la matière sur laquelle il doit passer l’examen. Dans aucun cas ce travail ne pourra être remplacé par la dissertation avec laquelle le candidat a obtenu le titre de docteur ;

2o  Un entretien (colloquium) sur la spécialité, pour laquelle il doit subir l’examen ;

3o  Deux leçons publiques, faites après vingt-quatre heures de préparation sur des sujets donnés par la Faculté ;

4o  Les candidats pour la docence dans les sciences expérimentales ou médicales, doivent faire en plus, deux travaux pratiques dans le laboratoire ou dans l’hôpital, sur des sujets donnés par la Faculté et dans le temps fixé par elle » (art. 64).

Malgré toutes ces conditions réclamées par le concours de docent, l’institution des docents nous paraît bien inutile, d’abord puisqu’elle implique une situation pécuniaire pour avoir la possibilité de faire des cours pendant trois ans sans être payé ; et secundo, à quoi bon subir toutes ces épreuves, qui demandent une assez longue préparation, quand on n’assure aucune situation immédiate ? Il est vrai que les docents peuvent être secrétaires des séminaires pédagogiques, chefs de travaux dans les laboratoires, prosecteurs, conférenciers, assistants auprès des cliniques de la Faculté de médecine, etc… (art. 63). Mais alors ils seront empêchés par leurs occupations de bien faire leur besogne ; car, un cours nouveau réclame du temps et même beaucoup de temps, d’autant plus qu’il doit tâcher d’intéresser, d’une part, les étudiants et de l’autre :