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L’ARCHÉOLOGIE À L’UNIVERSITÉ DE PARIS

que par un enseignement auquel il collabore lui-même : c’est l’enseignement du cours fermé, réservé aux étudiants. Une heure est consacrée aux leçons du professeur, une heure aux travaux des étudiants inscrits. Ici, le professeur a plus de liberté pour traiter un sujet limité, avec les méthodes d’investigation qui sont celles de la recherche scientifique. Qu’il ait pris pour sujet, par exemple, une question touchant à l’histoire de la sculpture monumentale à Athènes, il peut, devant un auditoire plus restreint, s’arrêter à des analyses plus minutieuses, commenter des textes ou des inscriptions, multiplier les rapprochements que suggère l’étude d’un monument, Des photographies, des ouvrages à planches, peuvent être étudiés de plus près, retenir plus longtemps l’attention que les projections du cours public. En résumé, le principe appliqué dans ces leçons, c’est moins de passer en revue un programme étendu, que de montrer comment on étudie une question, et d’initier à la pratique de la science des étudiants dont quelques-uns sont appelés à devenir membres de l’École française d’Athènes, et à faire en Grèce œuvre d’archéologues militants.

Les cours fermés ont pour complément les exercices pratiques, auxquels les étudiants prennent part, en faisant eux-mêmes le commentaire d’un texte ou d’un monument, en exposant une question indiquée par le professeur. Pendant le semestre d’été, les exercices pratiques ont lieu au musée du Louvre, où le professeur étudie une série de monuments originaux, sculptures, vases peints ou terres cuites,

Il faut remarquer que l’archéologie ne figure, à titre obligatoire, dans aucun des examens universitaires, La réforme de la licence, l’institution du diplôme d’études supérieures, l’y ont introduite seulement à titre d’épreuve facultative. Les étudiants peuvent présenter des travaux écrits, ou désigner l’archéologie comme une des matières de l’examen oral. Ces réformes sont nouvelles, et il n’est pas hors de propos d’indiquer ici quel genre de travail écrit on est en droit de réclamer des candidats. À des degrés différents, suivant l’examen, ces travaux peuvent être ou bien l’étude d’une question d’ensemble, par exemple : les caractères généraux de l’art alexandrin, ou bien l’examen approfondi d’une question particulière, par exemple : étude des stèles funéraires de Thessalie. Les sujets généraux, acceptables à la rigueur pour la licence, ont l’inconvénient de prêter trop facilement au travail de seconde main. Un sujet limité, l’étude d’une courte série de monuments, le commentaire d’un monument inédit, permet beaucoup mieux de faire preuve de méthode,