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miliarisés avant d’entrer dans une Faculté de médecine. Ils possèdent des rudiments de physique ; on leur apprend à faire une expérience, à manier les principaux instruments. Il ont des notions de chimie ; on les habitue à manipuler. Ils ont étudié l’histoire naturelle ; on les initie aux vivisections, aux herborisations, aux préparations de toute sorte que nécessite l’étude de la physiologie et de la botanique. En résumé, le P. C. N. n’est pas un recommencement des étude secondaires, un piétinement sur place ; il fait acquérir des connaissances nouvelles, intermédiaires entre celles qu’a données le lycée et celles que donnera la Faculté de médecine, indispensables pour utiliser à la Faculté de médecine ce qui a été rapporté du lycée. Un an peut y suffire, et les Facultés des sciences sont bien la place convenable pour ces études[1].

Toute autre serait la nature du P. H. L., et les développements déjà trop longs de ce rapport le font assez apparaître. Recommencement des études secondaires, il ne peut être fait en un an et n’a pas sa place dans une Faculté.

V

Telle n’est pas, d’ailleurs, la différence unique qui sépare le P. C. N. du P. H. L. ; il en est une autre sur laquelle votre commission ne saurait appeler avec trop d’insistance votre attention, car il en résulte une impossibilité radicale d’accepter le projet.

La création du P. C. N. n’a pas réellement allongé la durée des études imposées aux jeunes gens qui aspirent au diplôme de docteur en médecine. C’est un point sur lequel M. le doyen Brouardel insiste longuement dans son rapport au Conseil supérieur de l’instruction publique sur la réorganisation des études médicales en 1893[2]. Il fait observer d’abord que la durée de la scolarité et la durée des études, dans les Facultés de médecine, sont chose bien distinctes ; non seulement le nombre est infime des élèves qui consacrent seulement à leurs études le temps fixé pour la scolarité, mais les meilleurs élèves sont précisément ceux qui font durer le plus longtemps les études, à tel point que l’étudiant de dixième année est l’élève vraiment modèle. Le rapporteur observe, d’autre part, que l’obligation de passer un an dans les Facultés des sciences remplace, pour les futurs étudiants en médecine, l’obligation où ils étaient précédemment de prendre le baccalauréat ès sciences restreint ; or le temps nécessaire à la préparation de ce baccalauréat était souvent supérieur à une année, rarement inférieur, de sorte que la création du P. GC. N., qui n’allonge que légèrement la durée des études pour certains élèves, va jusqu’à l’abréger pour d’autres, On peut conclure, en résumé, que la durée reste la même.

Au contraire, la création d’un P. C. N. littéraire allongerait inévitablement d’un an la durée des études pour tous les aspirants à la licence en droit. Il est vrai que l’allongement n’irait pas sans compensation. La Note, qui sert de thème à ce rapport, subordonne expressément la réa-

  1. Sur le caractère des études physiques, chimiques et naturelles faites dans les Facultés des sciences par les aspirants au doctorat en médecine, voy. les rapports présentés au Conseil supérieur de l’Instruction publique par MM. les Doyens Brouardel et Darboux. Ces rapports sont reproduits dans le Recueil des lois et règlements sur l’enseignement supérieur, par A. de Beauchamp, tome V, p. 273 et suiv.
  2. Loc., cit., pp. 276 et 271.