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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

LES ÉTUDIANTS EN DROIT ET LES FACULTÉS DES LETTRES


Rapport présenté à la Faculté de droit de l’Université de Grenoble[1].

 Messieurs,

Le Conseil de l’Université de Grenoble a cté saisi d’un vœu tendant à insliluer dans les Facultés des lettres un cours spécial d’études littéraires, historiques et philosophiques préparatoire aux études juridiques. Le Conseil a renvoyé ce vœu à l’examen de la Faculté de droit ; vous en avez délibéré une première fois et vous avez chargé une commission de procéder à une étude plus complète de la question qui vous est soumise. Au nom de cette commission, j’ai l’honneur de vous exposer les raisons qui lui paraissent s’opposer à l’adoption du vœu.

I

Il importe de constater d’abord que le vœu présenté au Conseil de l’Université de Grenoble l’a été en termes très laconiques ; on n’a voulu émettre qu’un vœu de principe. Nous en connaissons le sens général par une lettre de M. le vice-président du Conseil de l’Université en date du 9 décembre 1898, invitant la Faculté de droit à donner son avis sur ce vœu : « Vœu tendant à créer auprès de la Faculté des Lettres une année préparatoire d’études littéraires, historiques et philosophiques, qui donneraient accès aux études juridiques. »

Votre commission a pensé que cette formule très générale était un peu vague pour servir de base à nos délibérations, et elle a cherché à s’éclairer davantage sur le projet soumis à son étude. La Revue internationale de l’Enseignement du 15 juillet 1898 contient précisément un article sur le projet, article signé d’une simple initiale et qui émane manifestement de l’un des auteurs du projet ; l’article est intitulé : Note sur Le recrutement des étudiants dans les Facultés des lettres. C’est dans cette Note que nous avons cherché l’exposé des motifs et la portée du projet.

II

L’auteur de la Note commence par indiquer, avec une entière franchise, la préoccupation d’où procède le projet ; il s’agit — le titre de la Note le fait assez apercevoir — d’assurer une clientèle d’élèves aux Facultés des lettres. Les candidats à la licence ont été nombreux tant que la conquète du diplome a assuré des postes dans l’enseignement public.

  1. Le présent rapport, lu à l’Assemblée de la Faculté du 18 janvier 1899, a été approuvé à l’unanimité. La Faculté à pensé qu’il n’était pas inutile de lui donner une certaine publicité, car la question qui y est traitée n’a pas été soulevée seulement à Grenoble. Les Facultés de lettres ont, pour la plupart, délibéré déjà ; plusieurs conseils d’Université ont été ou seront saisis, et lies Facultés de droit le seront sans doute à leur tour. L’enquête ouverte a donc un caractère général et il est bon que les réponses faites soient connues du public universitaire.