Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
POUR LA PÉDAGOGIE

penser toujours par les meilleurs moyens, s’excitant sans cesse à suffire aux exigences croissantes de l’éducation nationale et à satisfaire les besoins de la société nouvelle dont il fait partie, les aspirations auxquelles il n’est pas étranger.

Tout est là, il faut réfléchir sur son métier, il faut y penser et y penser ensemble[1]. J’ai sous les yeux des comptes-rendus de l’Association des professeurs de gymnase saxons[2], de l’Union des professeurs saxons de langues vivantes[3], tous gens qui après plus de dix ans n’ont pas oublié mes travaux sur la pédagogie allemande et me font l’honneur de m’envoyer leurs bulletins. Je les cite à titre d’exemple et de types de ce qui se fait dans leur patrie. Il y a là toute une série de travaux, de conférences, de discussions sur les conditions matérielles et financières de l’enseignement, les découvertes archéologiques, les nouveautés philologiques, la durée rationnelle du travail et des vacances, la proportion et le nombre des devoirs écrits, leur correction, la durée du travail assis et à la maison, l’emploi du thème instantané, les punitions, la traduction, les créations de chaires utiles à réclamer de l’Université de Leipzig, la proportion des devoirs de langues vivantes, les cours de perfectionnement et de vacances, la pédagogie des mathématiques, de la géographie, de l’histoire naturelle, celle de l’histoire par rapport aux circonstances modernes qui intéressent la vie économique de la nation et les revendications des couches démocratiques de la société, les expositions de matériel pédagogique y compris une foule de publications françaises touchant notre patriotisme, la préparation des congrès pédagogiques, les correspondances scolaires internationales, cent autres objets aussi utiles et aussi graves et je ne fais que relever au hasard du couteau à papier les premières rubriques qui, pour quelques mois seulement, se présentent dans deux publications d’un petit pays d’Allemagne, prises entre cent.

Ô mes amis, les Français ! mes chers, mes mille fois chers compatriotes et collègues, est-ce que vous ne vous sentez pas le front couvert de confusion et le battement du cœur arrêté, devant cette étonnante activité pédagogique, professionnelle ? Comprend-on maintenant que dans un tel pays la pédagogie marche de l’avant au lieu de se laisser traîner revêche et de mauvaise grâce derrière la nécessité, qu’elle est une force immense de la nation, que c’est elle

  1. Saluons au passage comme « une immense espérance » le vœu du Conseil académique d’Aix qui a provoqué la lettre ministérielle du 27 juin. V. la Revue du 15 déc. 1898, p. [illisible]36.
  2. Sächsisches Gymnasiallehrerverein.
  3. Sächsisches Neuphilologen-Verbaud (S. N. V.).