Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUE INTERNATIONALE
DE
L’ENSEIGNEMENT

L’UNIVERSITÉ DE PARIS
SOUS PHILIPPE-AUGUSTE[1]


I

Les Universités, c’est-à-dire les corporations privilégiées de maîtres et d’étudiants, se sont constituées au déclin du xiie siècle, à partir du jour où les directeurs de la société ecclésiastique eurent proclamé le double principe de la gratuité et de la liberté du haut enseignement. En 1179, le 3e concile de Latran, présidé par le pape Alexandre III, prenait, dans son 18e décret[2], une décision d’une importance extrême. « Chaque église cathédrale devra entretenir un maître chargé d’instruire gratis les clercs de l’église et les écoliers pauvres » : c’est l’enseignement gratuit au moins pour ceux qui ne peuvent pas payer. « Défense est faite aux personnes qui ont la mission de diriger et de surveiller les écoles (c’est-à-dire aux chanceliers et aux écolâtres), d’exiger des candidats au professorat une rémunération quelconque pour l’octroi de la licence » : c’est la gratuité de la maîtrise. « Défense enfin de refuser la licence à ceux qui l’ont demandée et en sont dignes » : c’est bien, dans un certain

  1. Extrait d’un volume qui paraîtra le 20 janvier à la librairie Chevalier-Marescq, dans la Bibliothèque internationale de l’Enseignement supérieur (N. de la Réd).
  2. Mansi, Ampl. collectio concil., t. XXII, p. 227. Cf. Denifle et Châtelain, Chartularium Universitatis Parisiensis, I (1889), p. 10.