Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES APPLIQUÉES DANS LES UNIVERSITÉS

La pléthore des cadres de l’Enseignement secondaire détourne aujourd’hui de la carrière de l’Instruction beaucoup de jeunes gens. Il en résulte une diminution notable dans le nombre de ceux qui viennent faire leurs études auprès des Facultés des Sciences en vue de la licence.

Que ce mouvement s’accentue, comme tout porte à le craindre, et les jeunes Universités seront menacées dans leur existence par le manque d’élèves.

Le pouvoir législatif vient, il est vrai, de demander l’augmentation des bourses de licence, dans l’espoir de démocratiser l’accès de l’Enseignement supérieur. Mais il est probable que bien peu se laisseront séduire par l’appât d’un diplôme, qui n’a aucune utilité au point de vue des nécessités matérielles de l’existence.

Certainement la perspective de vivre pendant quelques années au frais de l’État, en faisant des études qui n’ont rien de pénible, qui sont même agréables, tentera un certain nombre de Jeunes gens studieux, sans grande initiative, souvent même sans grande capacité, de ces esprits qui ont l’habitude de se laisser vivre sans regarder où ils vont, tristes élèves comme il y en a déjà eu beaucoup trop dans les Facultés, et qui encombrent ensuite inutilement la liste des candidats aux fonctions universitaires.

D’ailleurs leur nombre, peu élevé, pour chaque cours, n’apportera pas grande activité à l’enseignement. Malgré leur concours, on verra encore des professeurs réduits à un ou deux élèves.

Il y a des esprits judicieux, voire même des professeurs qui s’en félicitent, qui pensent qu’en s’adressant à un petit nombre d’élèves