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Que de titres tu as à ce beau nom ! N'est-ce pas sous les auspices de la Vierge immaculée, sous sa direction maternelle, à l’ombre de sa bannière arborée au-dessus du pavillon castillan, que les caravelles espagnoles de Christophe Colomb s’élancèrent à ta découverte ? Ne se nommait-il pas Santa Maria, l’esquif qui porta l’immortel navigateur sur les rives du continent inconnu ? La première terre américaine où il descendit fut, il est vrai, baptisée du titre de San Salvador, en l’honneur du rédempteur de l’humanité ; mais le deuxième où il mit le pied reçut, en l’honneur de la Mère de Dieu, le nom de Santa Maria de la Conception... Et voici que la piété chrétienne, faisant écho à la voix du grand amiral, prodigue le nom béni de la Reine du ciel sur tous les points de cette moitié occidentale du monde, aux baies et aux rivières, aux plaines et aux montagnes, aux vallées et aux collines. Aujourd’hui, des glaces de l’Athabaska aux sables de la Patagonie, entre les deux Océans qui l’étreignent à droite et à gauche, notre jeune et glorieux hémisphère se couvre de sanctuaires : humbles oratoires, modestes chapelles, vastes églises, basiliques superbes ; et des millions d’âmes croyantes s’y groupent pour chanter les louanges de l’humble Vierge qui disait, il y a dix-neuf cents ans, la parole


ÉTATS-UNIS. — ANCIENNE MISSION DE SAN JOSÉ, AU TEXAS ; d'après un croquis de M. Domenec. (Voir p. 102.)


si extraordinaire et si merveilleusement accomplie : « Toutes les générations m'appelleront bienheureuse ! »

«Ah ! ce sera pour nous un jour de grande joie que le jour où nous ferons retentir de nos hymnes à la gloire de la Mère de Dieu les voûtes de cette cathédrale Sainte-Marie, qui bientôt, nous l'espérons, s’élèvera là où nous sommes, sur ce rivage de la Mer occidentale, dans cette grande cité du Far West, la reine de la Porte d’Or !... »

Orégon City. — La province de San - Francisco confine au nord à celle d’Orégon City, immense elle aussi, mais moins bien pourvue et appelée à un moins brillant avenir à cause de son éloignement du centre. Le diocèse ne compte encore que 32 prêtres et 30 églises. Nous avons vu précédemment que Mgr Seghers en fut quelque temps le premier pasteur. Mais le prélat dont la mémoire vivra le plus longtemps dans le cœur des diocésains de l’Orégon, est Mgr Blanchet, mort en 1883 avec le titre d’archevêque d’Amida.

On ne peut lire sans émotion ce que l’on est tenté d’appeler les brillants états de service du saint pontife.

François-Norbert Blanchet, né à Saint-Pierre du Canada, le 3 septembre 1795, était parti en juillet 1838, pour l’Orégon. Il y arriva après un trajet de