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attendant avec impatience le jour où elle pourra prêcher l’Évangile ; lorsque je compte le nombre considérable d’hommes et de femmes appartenant aux plus hautes classes de la société qui se consacrent au service des pauvres, je ne puis désespérer de la France, Tant d’héroïsme dans la charité et dans la religion doit plaider pour la France devant le trône de Dieu. »

Cincinnati. — Ce vaste et florissant diocèse créé en 1821 et érigé en métropole en 1850, renferme plus de 200.000 catholiques, confiés aux soins de 220 prêtres. Mgr Purcell, doyen de tous les évêques des États-Unis, mort en 1882, après cinquante ans d’épiscopat, avait succédé au glorieux apôtre des États d’Ohio et du Kentucky, Mgr Fenwick. Mgr Elder gouverne actuellement cette Église.

La province ecclésiastique de Cincinnati a sept diocèses suffragants : Louisville, Détroit, Vincennes, Cleveland, Covington, Fort-Wayne et Columbus.

En 1800, Cincinnati, qui existait depuis onze ans et avait déjà le titre de capitale de l’Ohio, ne comptait cependant qu’une population de moins d’un millier d’âmes. Mais le nombre s’est accru avec une étonnante rapidité. Il était de 216,000 en 1870, sans parler de plusieurs faubourgs. Covington et Newport, qui ne sont séparés de Cincinnati que par l’Ohio, et qui appartiennent au Kentucky, réunissent une population de 40,000 âmes.

Philadelphie. — Cette ville, qui fut jusqu’en 1800 la capitale des États-Unis, est le siège d’un archevêché catholique occupé par Mgr Ryan. Les diocèses d’Allegheny, d’Érié, d’Harrisburg, de Pittsburg et de Scranton forment sa province ecclésiastique.

Saint-Louis. — De cette grande cité du Missouri, métropole religieuse du Kansas, du Nébraska, de l’Iowa et du Missouri, relèvent les sièges épiscopaux de Davenport, de Dubuque, de Saint-Joseph, de Leavenworth et d’Omaha. Mgr Kenrick est actuellement archevêque de Saint-Louis.

Chicago. — Célèbre par la merveilleuse rapidité de sa fortune, cette fière capitale commerciale, assise sur le rivage du grand lac Michigan, a vu, il y a quelques années, ériger en archidiocèse sa circonscription spirituelle et a reçu pour suffragants les évêchés d’Alton et de Peoria. Archevêque Mgr Feehan.

Milwaukee. — À cent vingt kilomètres au nord de Chicago, Milwaukee ouvre sur le même lac Michigan son beau port et étend ses docks magnifiques. Les États du Wisconsin, du Minnesota, du Michigan et du Dakota ou plutôt les diocèses de Green Bay, de La Crosse, de Marquette et de Saint-Paul sont sous la juridiction métropolitaine de son archevêque, Mgr Heiss.

Boston. — Cette vieille cité américaine, fondée dès le commencement du XVIIe siècle, est la métropole spirituelle des États de la Nouvelle Angleterre. Autour de son archevêque, Mgr Williams, se groupent les évêques des diocèses de Burlington, de Hartdorf, de Manchester, de Portland, de Providence et de Springfeld.

Dans toutes ces provinces, le catholicisme prend de merveilleux développements. Ses progrès ne sont pas seulement dus à l’immigration et à l’accroissement remarquable des familles catholiques ; il entame constamment la société protestante par des conversions individuelles. Le catholicisme se présente en effet aux États-Unis comme la nécessité religieuse et comme la nécessité sociale... Loin de s’affaiblir avec l’affaissement des sectes protestantes, il a absorbé en lui tout le mouvement chrétien et le meilleur de la vie religieuse de la nation ; aujourd’hui, il est l’un des éléments les plus considérables dans la vie du peuple américain.

Ce n’est donc pas seulement à New-York que le catholicisme progresse avec éclat. Les diocèses du centre et de l’ouest offrent le même spectacle, comme on vient de le voir à Philadelphie, à Saint-Louis, à Chicago, à Milwaukee et à Boston.

La ville de Pittsburg, pour ne citer qu’un exemple, la cité fumante, industrielle entre toutes, au centre du pays de la houille et du pétrole, n’était qu’une petite bourgade en 1816 ; elle ne comptait qu’une douzaine de catholiques, sans chapelle, visitée une fois ou deux par an par un missionnaire. Aujourd’hui, elle a un clergé de 100 prêtres et une population catholique de 95,000 âmes.

Qu’on ne vienne plus dire que le catholicisme est tué par la science et le progrès, qu’il se meurt. Ce qui meurt, c’est la société corrompue de l’Europe ; et si Dieu ne lui insuffle pas une nouvelle vie, elle pourra bien devenir barbare comme celle de l’Afrique et de l’Orient.

Le flambeau change de place, mais il éclaire toujours, et déjà nous pouvons saluer de loin l’heure où le Nouveau-Monde, avec son énergie et ses immenses ressources, sera le plus beau fleuron de l’Église catholique romaine.