ÉTATS-UNIS.
Histoire religieuse des États-Unis. Merveilleux progrès de la foi.
'EST l’Église de France qui est, à dans toute la force du terme, la mère de l’Église d’Amérique. Elle l’a enfantée dans les travaux et les souffrances de ses Jésuites et de rap ses Récollets, et dans le sang de ses martyrs. L’intolérance protestante arrêta longtemps les progrès de la foi ; mais, en 1796, une trêve générale mit fin au régime de persécution. L'esprit religieux se réveilla, cet esprit profondément chrétien, encore aujourd’hui si vivace, qui a été incontestablement une des causes les plus puissantes de la prospérité du peuple des États-Unis. Le troupeau fidèle ne comptait guère alors que 50.000 âmes ; il prit un accroissement rapide. La participation de l'armée française à la guerre de l'indépendance acheva de faire tomber en désuétude toutes les prohibitions légales contre la prédication du catholicisme.
Le Pape Pie VI put ériger, en 1789, l'évêché de Baltimore ; il nomma pour l'occuper un jésuite, désigné par Franklin, le P. Caroll (1735-1815), d'une illustre famille du Maryland. La consécration de ce premier évêque des États-Unis eut lieu en 1790, au temps même où la vieille France chassait Dieu de ses sanctuaires et forçait ses pontifes à mendier le pain de l'exil. En 1791, Mgr Caroll tint son premier synode diocésain ; tous ses prêtres y assistèrent, ils étaient au nombre de 22. Trois ans plus tard, Pie VI créait
un deuxième évêché à la Nouvelle-Orléans pour les
catholiques du sud. Un grand nombre de prêtres,
émigrés de France, commençaient dès lors, par leurs
prédication et leurs exemples, le mouvement de cette
restauration catholique dont l'éclat jaillit sur notre
patrie. Qui n'a entendu parler des Dubourg, des
Flaget, des David, des Cheverus ?...
En 1822, à l'époque de la fondation de l'Œuvre de la Propagation de la Foi, l'immense territoire de l'Union américaine, aussi grand que l'Europe, ne formait encore que huit diocèses ; Baltimore, la Nouvelle-Orléans et six nouveaux sièges érigés par Pie VIII : New-York, Boston, Philadelphie et Bardstown (1808), Charleston (1820), Cincinnati (1821). La population catholique ne dépassait pas le chiffre de 500,000 âmes. Le nombre des prêtres était de 230.
Une pensée de généreuse sympathie pour les jeunes missions de l’Amérique du nord a été, on le sait, précisément une des causes de la création de cette Œuvre. L’Église des États-Unis a reçu les encouragements, les oboles et les prières des premiers associés, les premières gouttes de cette rosée, qui devait un jour se répandre plus abondante sur un champ sans limites, » selon la belle expression d’Ozanam.
Les dons de l’Œuvre ont été la principale source où ont puisé les évêques américains. Quelle