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Ses obsèques eurent lieu le 31 juillet, à la cathédrale Sainte-Marie, à Halifax, avec un concours immense de clergé, de fidèles et de Protestants. On y remarquait NN. SS. Sweeny, évêque de Saint-Jean du Nouveau-Brunswick, Rogers, évêque de Chatam, Mac-Intyre, évêque de Charlottetown, Healy, évêque de Portland, et Cameron, coadjuteur de Mgr l’évêque d’Arichat.

Par ses hautes qualités d’intelligence et de cœur, par son zèle et son dévouement, Mgr Connolly s’était acquis le respect et l’affection de tous ; sa mort est un deuil pour les protestants comme pour les catholiques de la Nouvelle-Écosse.




Mgr Mac-Kinxon (Colin),
archevêque titulaire d'Amida, ancien évêque
d’Arichat.
(1811-1870.)

Le diocèse d’Arichat, démembré d’Halifax en 1844, comprend les trois comtés de la partie Nord-Est de la Nouvelle-Écosse, et l’île du Cap Breton avec ses dépendances. La ville d’Arichat est dans l’île Madame, île petite mais très peuplée, située au sud de l’île du Cap Breton.

Mgr Mac-Kinnon était né dans la Nouvelle-Écosse, en 1811. Il fit ses études ecclésiastiques au collège Urbain de la Propagande. Après la mort de Mgr Fraser, premier évêque d’Arichat, il fut choisi, le 11 novembre 1851, pour lui succéder : il reçut la consécration épiscopale le 24 février 1852. L’activité de son zèle se montra particulièrement dans la construction des églises, dans l’établissement d’un séminaire, d’un collège, de plusieurs couvents de religieuses consacrés à l’éducation, et surtout dans la création d’un très grand nombre d’écoles.

En 1870, Mgr Mac-Kinnon profita de sa présence à Rome, à l’occasion du concile, pour demander au Saint-Père un coadjuteur, que l’affaiblissement déjà ancien de ses forces rendait absolument nécessaire. Son vicaire général, M. Jean Cameron, fut nommé le 17 mars et sacré dans l’église de la Propagande par le cardinal Cullen, le 22 mai 1870, évêque de Titopolis in partibus infidelium, et coadjuteur avec future succession. Mais, quelques années plus tard, l’épuisement de sa santé obligea l’évêque d’Arichat à solliciter la résignation de son siège. Au printemps de 1877, il se rendit à Rome, où il fit agréer sa démission le 17 juillet. Pie IX, désirant reconnaître ses nombreux et importants services rendus à l’Église, l’éleva à la dignité archiépiscopale avec le titre d’archevêque d’Amida.

Mgr Mac-Kinnon continua de résider jusqu’à sa mort à Antigonish, qu’il avait habité durant tout son épiscopat. Il y est mort d’une attaque de paralysie, le 26 septembre 1879. Il était âgé de soixante-neuf ans et comptait vingt-huit ans d’épiscopat.




Mgr MAC-INTYRE (Pierre),
évêque de Charlottetown.

Ce vénérable prélat a été nommé, le 8 mai 1860, évêque du beau diocèse de Charlottetown qui embrasse l’île du Prince-Édouard et les îles Madeleine. Il a été sacré le 15 août de la même année.




Mgr SWEENY (Jean),
évêque de Saint-Jean du Nouveau-Brunswick.

Ce prélat a eu beaucoup à souffrir de l’intolérance des protestants depuis vingt-huit ans qu’il gouverne le diocèse de Saint-Jean du Nouveau-Brunswick.

Mgr Sweeny écrivait, de sa résidence, le 6 février 1872 :

« Mon diocèse a 80 lieues de long sur 60 de large. La population catholique est de 66,000 âmes, le nombre des protestants atteint le double de ce chiffre.

« Nous avons à Saint-Jean, un orphelinat avec 50 enfants, confiés aux soins des Sœurs de la Charité ; les offrandes des fidèles et les aumônes de l’Œuvre de la Propagation de la Foi constituent nos seules ressources. Les écoles gratuites des Sœurs sont fréquentées par 500 petites filles. Les Frères de la Doctrine chrétienne, au nombre de treize, font gratuitement la classe à 650 enfants. Nous avons aussi, à Saint-Jean, un couvent des religieuses du Sacré-Cœur, et une académie commerciale et classique, qui est dirigée par un prêtre et par deux Frères. Le séminaire diocésain compte deux diacres et sept étudiants. Enfin, nous avons trois conférences de la Société de Saint-Vincent de Paul : deux à Saint-Jean, une à Frédérictown.

« Notre législature provinciale a fait, l’an dernier, une loi qui établit les écoles libres et communes où l’enseignement de la doctrine chrétienne est défendu, et d’où sont exclus nos Frères et nos religieuses ; et, par cette loi, les catholiques sont obligés de payer une surtaxe pour faire bâtir et soutenir ces écoles antichrétiennes. »