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épiscopal, il n’y avait, à l’endroit où s’élève aujourd’hui la cathédrale Sainte-Marie, qu’une petite église. Il fit alors circuler des listes de souscription dans son diocèse, et, en 1859, il était prêt à commencer le splendide édifice qui fait aujourd’hui l’un des plus beaux ornements d’Hamilton.

En mars 1862, il fit sa première visite officielle à Rome et y retourna en 1865. Il était présent aux cérémonies du centenaire des saints apôtres Pierre et Paul, en 1867. Son dernier voyage à Rome eut lieu en 1869, pour assister au concile du Vatican. Dans toutes ces occasions, les fidèles qui composaient son troupeau lui ont présenté des adresses d’adieu et de bienvenue, dans lesquelles ils exprimaient tout l’amour qu’ils lui portaient.




Mgr TACHÉ (Alexandre),
des Oblats de Marie Immaculée,
archevêque de Saint-Boniface.

Ce prélat, qui gouverne depuis trente-cinq ans l’Église de Manitoba, est Canadien de naissance. Né à Rivière du Loup (diocèse de Québec) le 23 juillet 1823,il fut élevé à l’épiscopat à l’âge de 27 ans, sur la demande du vénérable Mgr Provencher qui le voulait pour coadjuteur. Deux ans après, il succédait au pieux prélat. En 1871 il fut promu archevêque.

M. H. de Lamothe, dans son livre intitulé : Cinq mois chez les Français d’Amérique, fait de larges emprunts aux ouvrages de Mgr Taché, et il nous donne le portrait suivant de l’archevêque de Saint-Boniface :

« L’archevêque catholique romain de Saint-Boniface, Mgr Taché, frère du ministre de l’Agriculture et de l’Émigration à Ottawa, ne se trouvait point à la Rivière-Rouge, lors de mon voyage. Je l’avais vu à Montréal et à Ottawa où il était allé rétablir une santé ébranlée par vingt et quelques années de missions dans la région du Nord-Ouest. À mon sentiment, et ceci, je le dis en dehors de toute préoccupation religieuse, ce prélat, dont l’influence s’étend sur toute la population canadienne et métisse française, ainsi que sur une bonne partie des Indiens de son immense diocèse, est un de ces hommes vraiment supérieurs dont la rencontre laisse une impression aussi durable que profonde. Si notre nationalité représentée par douze ou quinze mille métis, hier encore sans cohésion, sans instruction, sans vue d’avenir, parvient à se maintenir entre la rivière Winnipeg et les Montagnes-Rocheuses, l’histoire dira sans doute un jour dans quelle large mesure l’archevêque de Saint-Boniface aura contribué à ce résultat. Ce qu’il a conçu, tenté, opéré pour l’amélioration morale et matérielle du pays au temps où gouvernait la Compagnie de la baie d’Hudson : ce qu’il a dépensé d’énergie, pendant les troubles occasionnés par l’annexion, pour maintenir sur le terrain de la légalité une résistance que des provocations insensées pouvaient d'un moment à l’autre faire dégénérer en lutte ouverte ; demanderait, pour être exposé fidèlement, plus d’espace que n’en comporte ce livre. Peu d’hommes connaissent aussi complètement que lui l'immense réseau de forêts et de prairies dont se composent son diocèse et ceux de ses deux suffragants, l’évêque de Saint-Albert sur la Saskatchewan et le vicaire apostolique du fleuve Mackensie. Le petit opuscule d’une grande simplicité de forme qu’il a publié en 1868, sous le modeste titre d’Esquisse sur le Nord-Ouest de l’Amérique, est très certainement le recueil le plus complet et le plus exact de renseignements hydrographiques, ethnologiques, botaniques, zoologiques, sur cette vaste région, qui ait jamais été publié dans notre langue, et je doute que, parmi les nombreux ouvrages anglais sur le même sujet, il en existe qui lui soient réellement supérieurs. Ajoutons dans son ministère, Mgr Taché a pour collaborateurs des hommes d'un zèle et d'un savoir remarquables.

« Tels sont, entre autres, Mgr Grandin, un Oblat français, aujourd’hui évêque de Saint-Albert, le Père Lacombe, auteur de travaux consciencieux sur les idiomes de diverses tribus indiennes, Mgr Faraud, vicaire apostolique de la Rivière Mackenzie. »




Mgr GUIGUES (Joseph-Eugène-Bruno),
des Oblats de Marie Immaculée,
ancien évêque d’Ollawa.
(1805-1874.)

Ce prélat distingué fut véritablement le fondateur de l’évêché d’Ottawa. Placé à ce moment dans une ville relativement pauvre, il dut déployer toutes les ressources de son génie pratique et administratif pour établir sur des bases solides le siège épiscopal de son diocèse. C’est grâce à lui que tant d’églises se sont élevées dans les campagnes de la rive nord de l’Ottawa. Aujourd’hui, ces clochers de village qui frappent les yeux sur toute l'étendue du plateau des Laurentides,