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évêque coadjuteur, le plus actif concours à Mgr Armand-François-Marie de Charbonel, né à Monistrol en 1802, aujourd’hui capucin et archevêque titulaire de Sozopolis.

C’est en 1860 que Mgr Lynch succéda à Mgr de Charbonel démissionnaire et fut préconisé évêque de Toronto. Dix ans plus tard, il en était promu archevêque par suite de l’érection de ce siège en métropole.




Mgr BOURGET (Ignace),
ancien évêque de Montréal, archevêque titulaire de Martianopolis.
(1799-1885.)

« Soixante et treize ans ; trente-quatre d’épiscopat, et cinquante de sacerdoce. » C’est par ces mots que, en 1873, on saluait le 509 anniversaire de l’ordination de Mgr Bourget. « Ce saint vieillard, écrivait alors le Nouveau Monde de Montréal, a les cheveux blancs et soyeux ; les yeux bleu pâle, le regard doux et placide que donnent la vertu et l’habitude de la méditation ; le front haut, saillant, tous les signes de l’énergie dans le haut de la figure, et de la douceur dans la bouche, dans le sourire ; le teint frais et coloré de la jeunesse ; une physionomie pleine de bienveillance. »

C’est en 1821 que commença la vie publique de Mgr Bourget. Mgr Plessis ayant obtenu la division de son vaste diocèse, M. Lartigue, prêtre du séminaire de Saint-Sulpice, fut nommé évêque auxiliaire. Le nouveau prélat demanda à Mgr Plessis un secrétaire, et l’évêque de Québec lui indiqua un jeune ecclésiastique du collège de Nicolet. « On le dit un peu scrupuleux, ajoutait Mgr Plessis, mais nul ne fera mieux votre affaire. »

Ignace Bourget était né, le 30 octobre 1799, dans une concession de la Pointe-Lévis, connue sous le nom de « Arlaka ». L’humble maison où il vit le jour est devenue célèbre ; les gens de l’endroit la montrent avec orgueil au touriste curieux, en disant : « C’est là qu’est né Mgr Bourget. »

Son père, Pierre Bourget, était à la tête d’une famille de treize enfants ; Ignace était le onzième. Après avoir été à une école de la paroisse de Beaumont, il entra au séminaire de Québec et fut ordonné prêtre le 29 novembre 1822.

Le jeune secrétaire fut d’un grand secours à Mgr Lartigue ; son zèle, son activité et son dévouement lui gagnèrent en peu de temps la confiance de tous. Aussi lorsque, en 1836, Mgr Lartigue fut nommé évêque de Montréal, il se hâta de s'adjoindre comme coadjuteur celui qui, depuis dix ans, partageait ses labeurs. Le 25 juillet 1837, le modeste enfant de Lévis était consacré évêque de Telmesse, dans la nouvelle cathédrale, au milieu d’un concours immense du peuple et du clergé. Ce fut un grand jour, une fête brillante pour le diocèse.

Trois ans plus tard, la population de Montréal se pressait dans la même enceinte pour rendre ses derniers devoirs aux restes mortels de son premier évêque.

Son successeur était tout nommé d’avance. Mgr Bourget prit possession du siège épiscopal, le 23 avril 1840.

Il faudrait bien des pages pour raconter tous les bienfaits et les événements glorieux de son épiscopat, la fondation de nombreuses communautés, de maisons de charité et d’éducation, et d’une vingtaine de pieuses congrégations ; l’établissement dans le diocèse des membres de la Compagnie de Jésus et des RR. PP. Oblats, des Dames de la Providence, du Bon-Pasteur, de la Miséricorde, des Frères Joséphites et de Saint-Viateur, des Pères et Religieuses de Sainte-Croix ; l’institut des Sourds-Muets, la Société Sainte-Blandine, l’Hospice Saint-Joseph pour les prêtres vieux et infirmes, plusieurs salles d’asiles, etc.

En 1873, le vénérable vieillard demandait et obtenait un coadjuteur dans la personne de Mgr Fabre. Trois ans plus tard, il donnait sa démission comme évêque de Montréal, était nommé archevêque de Martianopolis et laissait à Mgr Fabre le soin de gouverner le diocèse.

Depuis lors Mgr Bourget vécut dans sa retraite du Sault-au-Récollet, retraite qui ne fut interrompue que par un voyage de quelques mois à la Ville Éternelle en 1881, et où il est mort le 8 juin 1885.

Mgr Bourget laisse après lui une mémoire impérissable et vénérée de tous ; les fidèles du diocèse de Montréal, en particulier, l’invoquent avec une confiance d’autant plus grande que, de son vivant même, ils attachaient à sa personne la vénération qu’on attribue aux saints.




Mgr LA ROCQUE (Charles),
évêque de Saint-Hyacinthe.
(1809-1875.)

Né au Canada, le 15 novembre 1809, et ordonné prêtre en 1832, Mgr La Rocque avait été nommé