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États-Unis et continuai mon œuvre de propagande d'émigration parmi les Canadiens employés dans les manufactures américaines.

« Depuis que nous avons commencé cette œuvre de colonisation à Manitoba, nous avons éprouvé bien des contrariétés et rencontré bien des obstacles ; mais les résultats obtenus jusqu'ici compensent nos peines. Des paroisses se forment, et des familles vont s'échelonner le long des rivières, au milieu de nos provinces de métis.

« Dans quelques jours, je partirai avec deux prêtres, un Frère scolastique, des maîtres et des maîtresses d'école et quelques colons. Par mes rapports avec des différentes Compagnies de chemins de fer et de steamboats, j'ai pu obtenir des réductions sur les prix de passage.

« Pendant ces quelques mois passés en Canada, je me suis occupé de l'impression du dictionnaire et de la grammaire de la langue sauteuse. Après avoir publié le prospectus et les premières pages, je me suis arrêté, pour attendre les remarques et observations qu'on jugerait devoir me faire. C'est à Manitoba, durant les longues soirées de l'hiver, que je continuerai ce grand travail qui, loin d'être parfait, sera cependant d'un grand secours aux missionnaires.

« Mgr Taché m'avait aussi chargé de procurer au diocèse de Saint-Boniface des Frères des Écoles chrétiennes. J'ai eu le bonheur de réussir... »


MANITOBA. — LA RÉSIDENCE ARCHIÉPISCOPALE ET LA CATHÉDRALE DE SAINT-BONIFACE ; vue du côté occidental de la Rivière-Rouge ; d'après une photographie communiquée par le Révérend Père Lacombe, missionnaire oblat.


MANITOBA. — CATHÉDRALE DE SAINT-BONIFACE, d'après une photographie communiquée par le R. P. Lacombe.


L'insurrection des Métis et de Riel compromit durant quelque temps l'œuvre de la colonisation catholique. Mais aujourd'hui la pacification des esprits s'opère peu à peu et les missionnaires de Sait-Boniface et de Saint-Albert reprennent leurs œuvres momentanément interrompues.

Athabaska-Mackenzie. — Ce vicariat apostolique détaché en 1862, de l'immense diocèse de Saint-Boniface, a presque trois fois l'étendue de la France. Il est borné, à l'ouest, par les Montagnes Rocheuses, au nord par l'Océan Glacial, à l'est, par la baie d'Hudson, et au sud, par les hauteurs qui limitent le bassin du Mackenzie.

La partie la plus méridionale avait reçu, en 1847, la première visite d'un missionnaire, le R. P. Taché, aujourd'hui archevêque de Saint-Boniface. Dans une visite de trois semaines seulement, ce missionnaire baptisa 194 infidèles.

Les sauvages d'Athabaska-Mackenzie se rattachent à trois grandes nations. Ce sont d'abord les Crees ou Cris appartenant à la famille algonquine. Ils sont en petit nombre dans le vicariat, et en habitent la partie sud-ouest. Viennent ensuite les Montagnais ou Dénè, au centre du vicariat ; ils sont les plus nombreux. Leur langue, l'une des plus difficiles qui soient au monde, se subdivise en une dizaine de dialectes. Enfin, les Esquimaux, tout à fait au nord, le long de l'Océan Glacial et de