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augmenté en proportion de l'élan donné à la religion catholique par les éminents prélats qui ont présidé aux destinées des diocèses.

Colombie britannique. — Cette grande et belle mission, confiée au zèle des Oblats, se transforme depuis quelques années et va leur offrir un double champ à cultiver ; ce ne seront plus seulement des sauvages infidèles qu’ils auront à convertir, mais des hérétiques de couleur blanche ou civilisés qu'ils auront à ramener au bercail du bon Pasteur

Le vicaire apostolique, Mgr d’Herbomez, dirige depuis un quart de siècle cette grande mission. Il a pour coadjuteur Mgr Durieu, comme lui de la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée.

La grande voie ferrée transcontinentale, inaugurée en 1886, amène beaucoup d’émigrants anglais et protestants, Les Irlandais catholiques qui émigrent préfèrent se rendre aux États-Unis, n’aimant pas s’établir là où la domination anglaise se fait sentir.

Les missionnaires exercent leur zèle parmi ces hérétiques, se mêlant avec eux, les amenant aux offices de l’Église catholique. Plusieurs retours à la vraie foi ont déjà consolé les Pères et encouragé leurs efforts.

Les sauvages, même infidèles, sont restés attachés à la robe noire et ne veulent pas d’autre religion que la sienne. Les six grandes tribus que les Pères Oblats évangélisent depuis plus d’un quart de siècle, ont fait de grands progrès dans la civilisation. Cédant à la douce influence de la religion, ils ont abandonné leur vie nomade pour se grouper autour de l’église, et forment aujourd’hui des villages florissants.

Il y a encore plusieurs tribus de sauvages plongées dans les ténèbres de l’idolâtrie ; le nombre restreint des missionnaires et le manque de ressources n’ont pas permis de les visiter régulièrement. Espérons que le maître de la vigne enverra des ouvriers pour cette partie de son champ.

Manitoba. — Le Manitoba, connu autrefois sous le nom de Rivière-Rouge, forme aujourd’hui une des provinces de la confédération canadienne. C’est là que, depuis bien des années déjà, les missionnaires ont porté la foi. Ils ont poussé leurs excursions à plusieurs centaines de milles plus loin, sur les grandes rivières Saskatchewan et Mackenzie. Messagers de la bonne nouvelle, ils sont les premiers qui aient introduit des germes de civilisation dans ces immenses territoires. Après avoir adouci les mœurs farouches des sauvages, ils ont rencontré quelques hommes blancs, venus pour échanger leurs marchandises contre des fourrures. Bientôt ces blancs se multiplièrent, s'établirent dans ces contrées, et formèrent une petite population, surtout dans l'ancien territoire de la Rivière-Rouge.

En 1872, Manitoba devint une province ayant tous les rouages d’un gouvernement régulier et offrant toutes sortes d’avantages aux étrangers. Dans le premier enthousiasme, beaucoup de familles anglaises et protestantes y arrivèrent d’Ontario. Bientôt une immigration de Mennonites, et même une centaine de familles de l’Islande, s’établirent sur les bords de la Rivière Rouge.

« Menacés d’être envahis par l’élément étranger et protestant, dans ce pays que nous avons été les premiers à défricher, écrit le R. P. Lacombe, nous nous sommes levés, et, conduits par notre archevêque, nous avons tenté de paralyser les efforts du protestantisme, Au commencement de l’hiver 1875, Mgr Taché m’envoya au Canada pour commencer l’œuvre d’une émigration canadienne française vers Manitoba. Je parcourus plusieurs centres canadiens dans les États-Unis ; je parlai de Manitoba, de ses avantages et de l’avenir de ce pays pour la colonisation. Le gouvernement canadien approuva notre plan et vota même quelque argent pour aider au transport de nos immigrants. En 1876, cinq cents colons catholiques et français avaient grossi les rangs de nos anciens habitants, les métis.

« Mgr Taché, encouragé par ce premier succès, me confia une seconde fois la mission de continuer aux États-Unis et au Canada le recrutement des colons. A la fin du mois de janvier 1877, je partis de Saint-Boniface par la diligence, jusqu’à Moorhead, distante de 220 milles de Winnipeg. De Moorhead, le chemin de fer me conduisit à Montréal où je fus reçu par nos Pères. Je me mis aussitôt en rapport avec le gouvernement,avec les Compagnies de chemins de fer et avec les agents d’immigration dans la république américaine.

« Dans mes différentes excursions aux États-Unis je fus accueilli partout en missionnaire et en ami. Les prêtres m’offraient l’hospitalité, heureux de m’aider dans l’accomplissement de mon œuvre. De New-York, je me rendis à Washington, où une Société scientifique m’offrait d’imprimer, à ses frais, mon dictionnaire adjibway ou sauteux. N’ayant pu réussir à m’entendre sur les conditions posées par les membres de cette Société, je laissai la capitale des membres de cette Société, je laissai la capitale des