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Aussi, les missionnaires sont-ils heureux de se séparer de leurs familles, de s’éloigner de la patrie, pour venir, au prix de mille sacrifices, sauver des âmes tout en adorant, à leur sujet, les desseins de la Providence.

L’île des Pins. — Avant de quitter la Calédonie, demandons aux missionnaires quelques renseignements sur une de ses dépendances tristement célèbre.

L’île des Pins, appelée Kunyé par les indigènes, est située à la pointe sud-est de la Nouvelle-Calédonie, dont elle est séparée par un canal de quarante kilomètres environ. Son nom lui vient des beaux pins qui couvrent ses rives et surtout les divers îlots qui l’entourent. Cet arbre s’élève à une hauteur de vingt et trente mètres ; les branches naissent autour du tronc par petites touffes, dont il est aisé de le dépouiller ; et alors il peut fournir aux vaisseaux une excellente mature.

Elle est de forme ronde, et n’a pas plus de dix lieues de tour. Le sol, coupé sur le rivage par de nombreuses vallées, s’élève graduellement et forme à l’intérieur un plateau boisé d’où s’échappent plusieurs petits ruisseaux. Il est généralement plus fertile que celui de la Nouvelle-Calédonie. L’igname, le taro, la ba,a,e et le canne à sucre y croissent en abondance ; les missionnaires ont de plus implanté le maïs, l’orge et la plupart des légumes d’Europe ; le froment lui-même, qui ne vient pas dans les zones tropicales, paraît s’acclimater à l’île des Pins, et on pense que la vigne y réussira. Outre les pins, le bois de fer et autres variétés d’arbres particulières aux régions des tropiques, l’île des Pins est riche en bois de sandal, espèce de bois blanc qui exhale une odeur aromatique et dont se servent les Chinois pour confectionner de petits objets de curiosité ou pour composer leur huile de senteur.

Les forêts sont peuplées d’un assez grand nombre d’oiseaux : les plus communs sont le pigeon et une espèce de bec-figues, qui vivent de baies sauvages, et que l’on prend en grand nombre, au moyen de filets, à l’époque de la maturité des fruits. Du reste, il n’y a aucun autre quadrupède que ceux introduits par les Européens, aucun animal malfaisant, aucun reptile, sinon le lézard.

Quant aux habitants, réduits aujourd’hui au nombre de sept cents environ, ils sont de couleur presque noire, d’une taille haute et bien prise ; ils ont le regard moins farouche que leurs voisins de la Grande-Terre, l’esprit plus intelligent et ils vivent ensemble dans la paix et l’union.

Ce sont des Pères Maristes, membres de la vaillante Société lyonnaise, qui nous ont fourni tous ces renseignements. On a déjà vu qu'à eux est dévolue la puissance spirituelle sur la moitié de l’Océanie. Eux


9. Logement du commandant.   11. Atelier des tailleurs.   13. Case des transportés.   18. Logement du garde d'artillerie.   21. Menuiserie.   10. Scierie à vapeur.   12. Chapelle.   14. Magasin d'habillement.   16. Magasin au vivres.   19. Logement de l'aumônier.   15. Cantine.   17. Bureau du port.   20. Logement de familles.
NOUVELLE-CALÉDONIE. — VUE GÉNÉRALE DU PÉNITENCIER DE L'ÎLE NOU (partie occidentale).


encore nous introduiront dans la belle colonie anglaise de la Nouvelle Zélande.