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en Angleterre, il fut, en 1862, élu prieur du chapitre de Menevia et Newport, réélu en 1866, réélu une troisième fois en 1870.

Mgr Vaughan fut sacré à Liverpool, le 19 mars 1873, par S. Ém. Mgr Manning, archevêque de Westminster.

Ce pieux prélat n’avait pas encore cinquante ans lorsque Dieu l’appela à l’éternelle récompense au cours d’un voyage en Europe. Il est mort le 17 août 1883 d’une maladie du cœur. Débarqué à Liverpool, il a expiré subitement dans la nuit, tandis qu’il se disposait à se rendre à Rome afin de déposer ses hommages aux pieds de Sa Sainteté.

Mgr Vaughan avait quitté son diocèse vers la fin de juin. On lui avait fait, à l’occasion de son départ, de magnifique démonstrations qui témoignaient combien l’éminent archevêque était aimé et estimé par la population de son diocèse. Mgr Vaughan était en effet un prélat des plus distingués et sa mort est une grande perte pour l’Église d’Australie.

Les funérailles solennelles du prélat ont eu lieu à Liverpool, le 23 août. La messe de Requiem a été célébrée par le R. P. Dom Jérôme Vaughan, prieur des Bénédictins de Fort-Augustus, assisté du R. P. Bernard Vaughan, jésuite, et de M. l’abbé Jean Vaughan, tous frères de l’éminent défunt. Cinq évêques, parmi lesquels Mgr Herbert Vaughan, de Salford, frère aîné de l’archevêque décédé, ont donné les absoutes d’usage. Le panégyrique a été prononcé par le R. P. Morris, de la Compagnie de JÉSUS. Le corps de Mgr Vaughan a été transporté à Sydney et repose dans la cathédrale Sainte-Marie, dont il avait fait, en 1882, la dédicace solennelle.




Son Éminence le cardinal MORAN (Patrice-François),
troisième archevêque de Sydney.


Ce prélat gouvernait un diocèse irlandais quand le Saint-Père jeta les yeux sur lui et l’invita à occuper le trône si prématurément laissé vide par la mort de Mgr Vaughan.

La promotion de Mgr Moran au siège métropolitain de la Nouvelle-Galles du Sud lui permit de réaliser le vœu le plus cher de ses jeunes années : travailler à la diffusion de l’Évangile dans les pays étrangers. Dans son enfance sa mère lui faisait lire les Annales de la Propagation de la Foi ; cette lecture éveilla dans son âme un tel désir de se vouer à l’œuvre des missions qu’il fut sur le point de partir pour la Chine. Mgr Kirby l’en empêcha en lui remontrant que l’Irlande offrait à son zèle un champ bien suffisant.

Aussitôt que sa nomination fut connue, on prépara à Sydney une magnifique réception à l’archevêque le jour de son arrivée.

« Notre archevêque, disait le Freeman’s Journal, nous arrive de la terre du chant, de la patrie des bardes et des ménestrels. Comme tous les cœurs irlandais sont extrêmement sensibles aux charmes de la musique, il est juste que les concerts et des hymnes de louange fassent partie du programme de la réception que nous voulons faire à celui qui vient au nom du Seigneur ! »

C’est le 8 novembre 1884, que le nouvel archevêque de Sydney fit son entrée solennelle dans sa ville métropolitaine.

Un temps splendide favorisa l’exécution du cérémonial préparé de longue main par les pieux catholiques. Vingt bateaux à vapeur pavoisés et décorés allèrent à la rencontre de la Ligurie qui amenait le prélat. Mgr Moran étant descendu sur l’un d’eux, toute la flottille s’avança processionnellement dans le port. Le steamer pontifical était escorté par les autres steamboats rangés sur deux lignes et portant les membres catholiques du parlement australien, bon nombre de membres protestants et les diverses associations religieuses. Au débarcadère l’archevêque fut complimenté au nom du gouverneur qui lui envoyait en même temps une voiture de gala pour le conduire à la cathédrale.

Le Freeman’s Journal assure que qui ait jamais eu lieu en Australie. Il évalue à 100,000 le nombre des personnes qui se pressaient sur les quais et dans les rues sur le passage du prélat. Toutes les villes de la Nouvelle-Galles du Sud avaient envoyé des catholiques notables pour les représenter. Un grand nombre d’adresses furent lues à la cathédrale, au nom du clergé et des fidèles, soit de l’archidiocèse, soit des diocèses suffragants. Mgr Moran répondit par une longue et éloquente allocution. Les démonstrations enthousiastes déployées partout en son honneur, les perpétuelles ovations renouvelées sur son passage, ont dû adoucir l’amertume du chagrin qu’avait éprouvé le nouvel archevêque en se séparant de son diocèse d’Ossory et de la patrie irlandaise.

L’année suivante, le 27 juillet 1885, il recevait le chapeau de cardinal.

Le successeur des Polding et des Vaughan est un