étaient présents ou représentés à cette imposante cérémonie. Mgr Redwood, l'éloquent archevêque mariste de Wellington, prononça à la messe d'inauguration un sermon remarquable.
« Il y a cinquante ans, remarquait dernièrement le Freeman's Journal de Sidney, quelques prêtres consolant quelques prisonniers, c'était tout le personnel catholique... Aujourd'hui vingt évêques, quatre archevêques, un cardinal, assistés d'une nombreuse pléiade d'apôtres, forment la hiérarchie sainte, et six cent mille fidèles les entourent de vénération. »
Perth. — Cette capitale de l'Australie occidentale, n'a pas atteint la splendeur de Sydney et de Melbourne ;
elle offre néanmoins un aspect monumental
et l'avenir lui réserve de brillantes destinées. C'est
dans cette partie du continent que nous allons saisir
sur le vif l'indigène australien ; car c'est là que les
missionnaire bénédictins ont réalisé une merveille
qui renouvelle les merveilles légendaires des âges de
foi : nous voulons parler de la Nouvelle-Nursie, dans
contredit l’œuvre la plus admirable, la création la
plus originale des apôtres de notre époque.
La Nouvelle-Nursie. — Essayons de décrire l'aspect que présente ce monastère, cette Thébaïde des forêts australiennes. Au milieu d'un vaste domaine couvrant une superficie de douze kilomètres carrés, domaine encore entouré de grands bois qui le couvraient entièrement, il y vingt ans à peine, s'élève l’église dont le style italien ne manque pas d'élégance. A peu de distance, dans la partie inférieure du coteau, se dresse le monastère, qui est en même temps une ferme-école. A gauche de l'église, espacées par de petits jardinets bien entretenus, se voient plusieurs cabanes recouvertes de feuilles d'eucalyptus en guise de chaume, où les indigènes baptisés habitent avec leurs familles. Sur la hauteur, on a construit les ateliers des forgerons et des menuisiers, assez loin pour que le bruit des marteaux et des scies
ne vienne pas troubler les religieux pendant l'office
divin. Plus bas, près de la route qui longe le vaste
enclos de la Nouvelle-Nursie, l'on aperçoit l'hôpital
de la colonie où sont reçus indistinctement les indigènes
et les colons européens, les pauvres et les
voyageurs malades. De l'autre côté de la route est
l'hôtellerie. Là encore, comme jadis au Mont-Cassin
et à Solesmes, « les visiteurs ne manquent jamais »,
selon la parole de saint Benoît dans sa Règle. A la
droit du monastère, les Bénédictins ont construit
leurs granges, leurs écuries, leurs moulins, leurs celliers
et leurs étables. Dans la plaine, de grandes et