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L'ÉPISCOPAT OCÉANIEN


ES ARCHIPELS du Grand Océan Pacifique sont évangélisés par trois Sociétés différentes.

Aux Maristes appartiennent l’Océanie centrale et l’Océanie méridionale ;

Aux Pères des Sacrés-Cœurs, l'Océanie septentrionale et l’Océanie orientale ;

Aux Pères d’Issoudun, l’Océanie occidentale.




ÉVÊQUES MARISTES.
Mgr BATAILLON (Pierre-Marie),
de la Société de Marie,
évêque titulaire d’Enos,
premier vicaire apostolique de l’Océanie centrale.
(1810-1877.)

Le R. P. Bataillon fut un des vingt-et-un premiers Maristes qui firent leur profession, le 24 septembre 1836, et qui élurent le même jour, le T. R. P. Colin pour leur supérieur général. Quatre d’entre eux, les PP.Chanel, Bret, Servant et Bataillon, s’embarquèrent au Havre, le 24 décembre de la même année, sous la conduite de Mgr l’évêque de Maronée. Le P. Bret mourut trois mois plus tard, pendant la traversée ; le 28 avril 1841, le P. Chanel recevait la couronne du martyre à Futuna ; le P.Servant termina paisiblement sa vie dans la même île, le 8 janvier 1860.

Cette courageuse troupe de missionnaires arriva en face de Wallis, le Ier novembre 1837. Le R. P. Bataillon accepta pour sa part cette île inconnue. Après bien des épreuves et des dangers, le zèle du missionnaire fut couronné de succès. Comme les rapports de ces îles avec la Nouvelle-Zélande étaient trop difficiles, on crut nécessaire de grouper en une mission séparée les îles du centre. Le Saint-Siège érigea, le 23 août 1842, l’Océanie centrale en vicariat apostolique ; le même jour, le R. P. Bataillon fut nommé évêque d’Enos et chargé de ce nouveau vicariat. Il n’apprit sa nomination que par l’arrivée à Wallis de Mgr Douarre, évêque d’Amata, qui lui conféra la consécration épiscopale, le 3 décembre 1843.

Mgr Bataillon conduisit l'année suivant deux missionnaires à Lakemba, île de l'archipel des Fidji, en 1845, il en envoyait d'autres s'établir dans l'archipel de Samoa. En 1846, deux nouveaux missionnaires occupaient l'île de Rotuma. D'autres missionnaires s'étaient établis en Nouvelle-Calédonie, dès la fin de 1843. Le Vicariat de l'Océanie centrale s'étendait de l'Équateur aux tropiques du Capricorne, et comptait quarante degrés en longitude. Aussi, en 1847, la Propagande fit-elle de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides, un nouveau vicariat. En 1863, l'archipel des Fidji a été érigé en préfecture apostolique.

En 1856, Mgr Bataillon, dont le zèle n’avait point tenu compte des fatigues et des privations, fut forcé de revenir en France. Après deux années, pendant lequelles le prélat avait obtenu des secours considérables, il retourna dans sa chère mission ; le nombre de ses prêtres était plus que doublé.

Sur sa demande, Pie IX daigna, en 1863, lui accorder pour coadjuteur le R. P. Louis Elloy. Mgr Bataillon le sacra évêque de Tipasa, le 30 novembre 1864, à Apia, dans l’archipel de Samoa.

Le 9 février 1874, le T. R. P. supérieur général de la Société de Marie écrivait aux missionnaires de l’Océanie :

« Mgr Bataillon est, sinon le doyen des vicaires apostoliques, au moins un des plus anciens. Voilà plus de trente ans qu’il travaille, comme évêque, à défricher les îles de l’Océanie centrale pour y implanter le christianisme. Il y a deux ans, nous avons vu ce vénérable vieillard venir du bout du monde, malgré son âge et les fatigues d’un si long voyage, faire sa visite ad limina Apostolorum et rendre compte de sa mission au Souverain Pontife. Il n’a demandé à Sa Sainteté qu’une faveur avec sa bénédiction apostolique, c’était de retourner au plus tôt dans son vicariat. Il aurait pu cependant, à juste titre, prendre un repos bien mérité par tant d’années de travaux ; mais il ne pouvait se résigner à vivre loin de son troupeau, loin de cette Wallis bien-aimée, toute convertie par ses soins, et qui est aujourd’hui