vêque ; à l’ouest, les Dominicains et les Jésuites, fondateurs des florissantes missions du XVIe siècle ; enfin à l’est et au sud, les Missions Étrangères qui ont encore la part du lion, car elles occupent plus du tiers de la superficie de la Chine. Après un coup d’œil sur les immenses et mornes territoires du Kan-sou et de la Mongolie confiés aux missionnaires belges, nous traversons la Mandchourie et la sauvage péninsule coréenne et nous abordons aux îles brillantes qui composent l’empire du Mikado.
L’Océan Pacifique ouvre devant nous ses horizons infinis. Nous nous élançons sur ses grandes eaux à la recherche des archipels que les Cook et les La Pérouse découvraient il y a cent ans et nous saluons aux Sandwich, aux Marquises, à Tahiti, à Samoa, aux Fidji, à la Nouvelle-Calédonie les fils des PP. Coudrin et Colin,enseignant et célébrant dans les doux idiomes océaniens les grandeurs et les miséricordes de Dieu. La Nouvelle-Guinée nous montre les premières fondations des Pères d’Issoudun. L’Australie et la Nouvelle-Zélande, nées d’hier à la foi, se couvrent d’églises, de chapelles, d’écoles, de maisons religieuses, prélude d’une floraison d’œuvres catholiques plus admirable encore.
Dans les vastes solitudes qui s’étendent de l’Alaska à la Baie d’Hudson, nous visitons ensuite les missionnaires belges du diocèse de Vancouver et les Pères Oblats de l’Athabaska, de Saint-Albert et de Saint- Boniface. Nous admirons la brillante cour épiscopale groupée autour du cardinal archevêque de Québec. Puis, à la suite de Mgr Lorrain, nous explorons les abords de la baie de James. Du Canada aux États-Unis la transition est insensible. Chacun des provinces métropolitaines de la grande république d'Outre-Atlantique nous retient un instant. De là, effleurant les Antilles, nous traversons les Guyanes, et arrivons à cette Patagonie barbare et redoutée où les enfants de dom Bosco sèment, sous la visible bénédiction de la Providence divine, le grain de senevé évangélique.
Grâce au zèle des apôtres dont nous venons de
parcourir en tous sens le domaine spirituel, nous comptons
donc des frères dans toutes les races, chez tous
les peuples, parmi les nations de toutes langues, ex
omnibus gentibus, et tribubus, et linguis. Grâce aux
missionnaires, nous avons trouvé partout des enfants
de la grande famille catholique. Le Dieu que nous
adorons dans nos cathédrales, eux, les pauvres indigènes
de la Guinée ou de la Polynésie, ils l'adorent,
agenouillées au pied d'un humble autel, dans le creux
des rochers ou l'épaisseur des forêts. Grâce aux ouvriers
de l'apostolat, ils adhèrent de bouche et de cœur
aux même dogmes que nous, ils participent à la même
victime et ils recevront dans la vie future la même
récompense ! Unus Christus, una fides, unum baptisma.