Page:Société de Saint-Augustin - Album des missions catholiques.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nevis, Tortola, et trois îles danoises : Sainte-Croix, Saint-Thomas, Saint-Jean.

Grâce au zèle des deux prélats qui se sont succédé à la tête de cette grande missions, NN. SS. Poirier et Naughten, le nombre des catholiques s'est rapidement accru dans ces diverses îles et atteint 50.000, sur une population totale de 146.000 habitants.

Saint-Thomas mérite une notice spéciale. C'est dans ce centre des populations danoises que le catholicisme a fait le plus de conquêtes, grâce au zèle des Pères Rédemptoristes. De 6.000, le nombre des catholiques est monté à 10.000 ; une église nouvelle, un couvent, un hôpital, des écoles, des associations charitables ont été fondées et sont en pleine prospérité.

Jamaïque. — Ce vicariat apostolique, desservi par les Pères Jésuites, comprend, outre l'île de ce nom, tout le Honduras britannique.

Mgr Thomas Porter, de la Compagnie de JÉSUS, vicaire apostolique de la Jamaïque, écrivait le 1er septembre 1880 :

« Le 11 août dernier, un ouragan d’une violence épouvantable se déchaîna sur une partie considérable de l’île et causa d’affreux ravages à nos établissements. L’école Saint-Joseph, à Kingston, a été entièrement détruite. Le dortoir de l’école industrielle des jeunes filles, fondée il y a trois mois dans la même ville, a été ruiné. L’église en fer d’Agualta Vale, près de la baie d’Aunotto, a été renversée ; l’autel seul est demeuré debout : six mille dollars (30,000 fr.) avaient été dépensés pour élever ce sanctuaire. La toiture des églises de King-Weston, d’Above-Rocks et de Saint-George Avocat a été en grande partie enlevée. Les écoles et les chapelles de Friendship et de May-River sont démolies de fond en comble. La plupart des autres églises du vicariat sont plus ou moins sérieusement éprouvées.

« Les catholiques de la Jamaïque, ajoute Mer Porter, sont, à peu d’exceptions près, fort pauvres, et si des secours ne nous viennent du dehors, il faudra bien des années pour que nous puissions relever les ruines. »

Le nombre des catholiques de tout le vicariat est de 35.000.

Curaçao. — Cette île, située à 120 latitude nord et et 71° longitude est de Paris, entre les îles de Bonaire et d’Aruba, n’est éloignée de la côte américaine que de vingt-cinq heures environ, de sorte que souvent l'on peut parfaitement distinguer, à l’œil nu, les montagnes du Vénézuéla.

Ce n'est que vers l'an 1739 qu'un missionnaire hollandais y vint. Depuis lors l'église Sainte-Anne eut régulièrement ses pasteurs, espagnols pour la plupart ; il y eut aussi quelques-uns hollandais et même français.

En 1824, Rome envoya, en qualité de Préfet apostolique, M. Martin-Jean Nieuwindt. Secondé par plusieurs missionnaires qu'il avait amené avec lui, ce saint prêtre, alors âgé de vingt-huit ans à peine, se voua entièrement au troupeau confié à sa garde.

En 1829, M. Nieuwindt commença à bâtir dans l'intérieur de l'île, à l'ouest, une église qui fut dédiée à saint Joseph. Dix ans après, il en faisait ériger une nouvelle à l'est, en l'honneur de sainte Rose. En 1847, une troisième s'élevait dans l'ouest sous le vocable de la Sainte-Vierge. En 1849, une quatrième se consacrait encore dans l'ouest en l'honneur de saint Willibrord, et enfin, en 1854, l'extrémité occidentale de l'île eut aussi la sienne, dédiée à saint Pierre.

Dans l'île d'Aruba qu'il avait fait évangéliser dès 1825, trois églises furent bâties par ses soins. Bonaire en eut deux avec deux prêtres. Saint-Eustache, Saint-Martin et Saba eurent aussi chacune leur église et leur missionnaire.

Le Saint-Siège le nomma, en 1842, vicaire apostolique et évêque de Gytrum in parkibus.

Ce prélat étant mort en 1860, Mgr Kistemaker, curé de Saint-Eustache depuis 1839, luis succéda immédiatement. Il avait été déjà nommé son coadjuteur cum jure successionis. Sacré en Hollande, il revint en 1861. Mais, dès son retour à Curaçao, Mgr Kistemaker se vit obligé, pour cause de santé, d’offrir au Saint-Siège sa démission qui fut agréée en 1867.

M. le curé C. J. Schermer fut nommé administrateur par la Propagande. Il fallut songer alors à nommer un nouvel évêque ; mais, vu la pénurie de prêtres séculiers, Rome n’eut d’autres ressources que de céder la mission à un Ordre religieux. Ce fut aux Dominicains de la province de Hollande qu’elle fut confiée. Mgr Henri-Joseph Van Ewijk, ancien missionnaire au Cap de Bonne Espérance, fut nommé évêque en juin 1869. Ce prélat ne gouverna que sept ans la mission. En 1866, il mourut et fut remplacé par Mgr Ceslas Reynen, lequel fut aussi enlevé après quelques mois d’épiscopat. Le chef actuel de la mission de Curaçao est Mgr Fooster.