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ANTILLES.

Trinidad. Cocorite. Roseau. Jamaïque. Curaçao.


ANS la chaîne d'îles qui s'étendent entre les deux Amériques ; dans ces Antilles où Christophe Colomb abordait il y aura demain quatre siècles, les missionnaires trouvent à leur zèle une ample carrière.

Nous voudrions parler avec tout le développement qu’elles méritent, de ces nombreuses et belles chrétientés ; mais le temps nous presse et nous devons penser à terminer cette longue pérégrination à travers les missions des Deux Mondes.

Archidiocèse de Port d’Espagne. — L’île de la Trinidad, la plus méridionale des petites Antilles et la plus voisine de l’Amérique du Sud, est située en face du Vénézuela, à peu de distance des Guyanes. En ce moment, cette île, comme la plupart des Antilles, est le rendez-vous de toutes les races humaines, sauf peut-être de celles de l’Océanie ; on y rencontre, en effet, des Européens, des Asiatiques, des Africains et des indigènes de l’Amérique. C’est assurément un des faits les plus étonnants de l’histoire des migrations des peuples.

Lorsqu’on supprima l’esclavage, il fallut pour suppléer au travail des noirs transporter aux Antilles des Chinois loués à Canton et au Fo-kien, et des Hindous de Calcutta et de Madras.


TRINIDAD. — MAISON DES DOMINICAINES DESSERVANT LA LÉPROSERIE DE COCORITE. (Voir p. 124.)

La première importation de coolies hindous eut lieu à Trinidad, en mai 1845.

Bientôt, sous l'autorité du gouvernement, une société se forma, pour régulariser et organiser ce recrutement de travailleurs. Chaque années, ils arrivent par milliers, hommes, femmes et enfants. Leur engagement est de cinq ans, et on leur donne un salaire. Libres, au bout de ces cinq années, de retourner dans les grandes Indes, ou d’acquérir dans la colonie des terrains de la couronne, la plupart préfèrent rester, et ils se constituent en villages, pendant que leurs compatriotes, nouveaux venus, travaillent sur les plantations.

Ces Hindous conservent leur religion, leurs mœurs et même leur costume national. Ils sont répandus sur presque toute la surface de l’île : mais c’est principalement dans la contrée de Naparim, très favorable canne à sucre et où se trouve la majeure partie des plantations, qu’ils sont agglomérés en plus grand nombre. Déjà on peut dire qu’ils forment un peuple, car, sur la population totale de l’île qui est de 115,000 habitants, ils comptent pour un tiers. C’est parmi eux que les missionnaires recrutent leurs meilleurs prosélytes.

En 1863, Mgr Gonin était nommé, par Pie IX, archevêque de Port-d’Espagne ; en même temps, le Saint-Siège confiait aux Dominicains l’administration de la