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festations dont a été l'occasion le cinquantenaire de son ordination. Avec le clergé. heureux de voir à sa tête un chef dont les années n'ont point diminué à la ferveur apostolique, tous les fidèles du vicariat ont tenu à s'associer à cette fête des « noces d'or » de leur pasteur, fête qui, ayant commencé par une grande messe pontificale et un sermon du Père Mageuney de la Compagnie de Jésus, s'est terminée dans les réjouissances les plus cordiales.

Après avoir gouverné durant près de vingt ans l'Église du Colorado avec le titre d'évêque d'Épiphanie et de vicaire apostolique, Mgr Machebeuf a été nommé en 1887 évêque de Denver et a reçu, sur sa demande, pour évêque coadjuteur, un de ses missionnaire les plus zélés, M. Nicolas Matz, né en Alsace en 1851.




Mgr MRAK (Ignace),
ancien évêque de Marquette.

Ce prélat est autrichien de naissance.

Né à Polland (diocèse de Laybach), le 10 octobre 1810, il partit de bonne heure pour les États-Unis et évangélisa de préférence la portion voisine du Canada.

Nommé au siège de Marquette et Sault-Sainte-Marie le 25 septembre 1868, après vingt ans d'un apostolat fécond au milieu des Indiens du lac Michigan, Mgr Mrak ne put recevoir la consécration épiscopale que l'année suivante. Le prélat continua avec zèle l'Œuvre commencée par Mgr Baraga (1855 1868), et remplit les obligations de sa charge jusqu'en 1878, époque où il obtint du Saint-Siège d'en être relevé. Il a remis aux mains de son successeur, Mgr Vertin, le diocèse de Marquette dans un état florissant : sous son administration, le nombre des prêtres s'est élevé de 15 à 27 ; celui des églises et chapelles, de 22 à 35, et celui des catholiques de 22,000 à 29,000. Mgr Mrak s'est retiré depuis huit ans à Menominee et y exerce les fonctions pastorales comme un simple missionnaire.




Mgr LYNCH (Patrice-Niesen),
ancien évique de Charleston.
(1817-1882.)

C'était un des plus savants prélats des États-Unis.

« L'évêque Lynch, dit le Charleston News, journal protestant, était un des hommes les plus remarquables de notre temps. Peu de personnes alliaient, à une variété de connaissances aussi grande, une esprit aussi clair. Il savait jeter la lumière dans les questions les plus difficiles et les plus complexes ; il était familiarisé avec toutes les branches des sciences humaines : astronomie, géologie, médecine, droit, il avait tout étudié et approfondi. Passionné pour l'étude et doué d'une facilité extraordinaire, il avait appris à Rome le sanscrit, outre le latin et le grec ; il parlait élégamment le français, l'espagnol, l'italien, l'allemand ; sa connaissance de l'hébreu le fit choisir une année pour prononcer à la Propagande une adresse dans cette langue en présence de Grégoire XVI. »

Né, le 10 mars 1817, de parents irlandais, Patrice-Niesen Lynch avait été envoyé, dès l'âge de seize ans, au collège de la Propagande par Mgr England. Il fit des études brillantes à Rome, reçut l'ordination sacerdotale en 1840, et conquit le grade de docteur en théologie. De retour dans son diocèse, il fut pourvu d'une cure, puis chargé de la direction du Collegiale Institue à Charleston, enfin nommé vicaire général. A la mort de Mgr Reynolds, deuxième évêque (1844-1855), il fut choisi pour l’administrateur du diocèse, puis, deux ans après, appelé à remplacer le prélat défunt. Préconisé le 11 décembre 1857, il fut sacré le 14 mars 1858.

A l'époque où il en devint le premier pasteur, le diocèse de Charleston était roche et prospère ; mais la guerre de sécession, qui éclata peu après, le couvrit de ruines. Pendant cette malheureuse époque, le cœur paternel de l'évêque souffrit cruellement des maux de toutes sortes qui affligeaient son troupeau. Jusqu'à sa mort, il ne cessa de travailler à relever les ruines et à réparer ces affreux désastres. Les dernières années de Mgr Lynch furent éprouvées par une longue et douloureuse maladie.

Le pieux et vénérable évêque est mort le 26 février 1881, dans sa ville épiscopale, à l'âge de soixante-cinq ans. Ses funérailles eurent lieu le 1er mars. Huit évêques rehaussaient par leur présence la cérémonie funèbre. L’archevêque de Baltimore, Mgr Gibbons, officia à la messe de Reguiem.

« D'autres, remarque un journal protestant, relèveront le fardeau qui est tombé des épaules du prélat et reprendront sa tâche où il l'a laissée. Mais aucun ne sera plus attaché à son Église, plus aimé des hommes de toutes les conditions, plus actif, plus dévoué à son peuple, plus loyal que le bon évêque qui vient d'être enlevé. Pour lui, plus rien des soucis de ce monde ;