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1,800 lieues, accompagné de M. Demers, mort depuis évêque de Vancouvert. Il évangélisa d'abord les sauvages Cowlitz, puis il séjourna sur les bords de la rivière Wallamet, où son ministère, secondé par les heureuses dispositions des indigènes, recueillit d'abondantes bénédictions. S. S. Grégoire XVI le nomma, au commencement de l'année 1844, vicaire apostolique du vicariat nouvellement érigé de l'Orégon, et il fut sacré évêque de Drase in partibus, le 25 juillet 1845. Le Saint-Siège ayant choisi, en 1846, la ville d'Orégon-City, comme chef-lieu d'une province ecclésiastique, Mgr Blanchet en fut préconisé archevêque. Il ne cessa depuis de se dévouer au bien des âmes dans ce vaste territoire qui s'étend depuis le rivage de l'Océan Pacifique jusqu'à la rivière des Serpents, à 500 kilomètres dans l'intérieur des terres, et qui mesure 400 kilomètres du nord au sud. Vingt-cinq prêtres partageaient les travaux du vénérable prélat et donnaient, sous sa direction éclairée, leurs soins aux 20,000 catholiques, dispersés dans cet immense diocèse.

En 1882, l'auguste vieillard, affaibli par les travaux et le grand âge, donna sa démission. Rien n'est plus touchant que ses adieux à sa famille spirituelle :

« Après soixante-deux ans de prêtrise, dit-il, quarante-trois ans de travaux apostoliques dans cette


Pic de Peak. Place La veta École. Tribunal du
comté
Résidence du
lieutenant-gouvernement
Tabor.
Académie
Sainte-Marie.
Première église
protestante
congrégationaliste.
Cathédrale
catholique.
d'Arapahoé
ÉTATS-UNIS. — DENVER, CAPITALE DE L'ÉTAT DU COLORADO, QUARTIER DU SUD.


contrée, trente-six d'épiscopat, nous pouvons dire avec l'apôtre : « Le temps de ma dissolution approche... » Nous sommes venu en 1838 du Canada apporter l'Évangile de la paix à cette extrémité occidentale du continent américain, en même temps que feu Mgr Modeste Demers, premier évêque de Vancouver. Là où nous ne vîmes alors que « les ténèbres et l'ombre de la mort », fleurissent aujourd'hui des missions nombreuses, des communautés ferventes, un clergé zélé et un vaillant peuple catholique. Arrivé à l'âge de quatre-vingt-six ans, nous sentons que « notre génération touche à sa fin » (ISAIE, XXXVIII, 12). L'heure est donc venue de nous retirer dans la solitude « pour repasser devant Dieu toutes nos années dans l'amertume de notre âme. » (Id. 15.) Adieu donc à vous, nos bien-aimés et vénérés Frères dans le sacerdoce, qui avez été si souvent notre consolation et notre soutien dans les jours de trouble et de tribulation. Adieu, chères filles, vierges chrétiennes, épouses de JÉSUS-CHRIST, qui nous avez édifié et réjoui du parfum de vos vertus. Adieu, pieux chrétiens, objet de notre paternelle sollicitude. Adieu, jeunes gens, espoir de l'Église de notre pays, et vous, petits enfants, les biens-aimés du Christ, si chers à notre cœur. Nous vous quittons, mais avec la ferme confiance de vous retrouver éternellement dans le Ciel.