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de terre du Prêche furent adjugées à Guillaume Gislot, le 16 janvier 1791, pour 21.000 livres. Ainsi s’affirmait — et se prouvait — la reconnaissance des édiles de Carentan dès lors qu’ils n’avaient plus rien à espérer de « Mesdames les Religieuses ».

La première pierre du Lavoir avait été posée le 22 août 1784. Duval, secrétaire-greffier de l’hôtel de ville, « a consigné ce petit événement au Registre des délibérations, en lettres calligraphiées, émaillées de capitales et de fautes d’orthographe... Comme on a dû le fêter, ce lavoir ! Une demi-page réservée aux signatures du procès-verbal en est restée à tout jamais blanche et vierge de paraphes : ils ont oublié de signer ! »

Mais il ne suffit pas de poser une pierre pour construire un lavoir, et, le 15 février 1785, le Directeur des Ponts-et-Chaussées, M. Boullée, demanda une somme de 1.380 francs pour « parfinir » l’ouvrage. Le Conseil de ville et les notables[1] votèrent difficilement cette somme. Les réfractaires signèrent avec une mention restrictive. L’un : « pour ma présence, sans approbation ». Quatre autres : « pour ma présence seulement ». Au total : 7 voix pour, 5 voix contre. Le 28 juin, nouvel appel de fonds pour parer à un accident imprévu. Enfin, l’année suivante, le lavoir était livré au public. On y avait dépensé 10.783 livres (107.830 francs-papier de nos jours).

Une poésie de Mlle Mouillard. — Le secrétaire général lit une poésie nouvelle de Mlle Jeanne Mouillard. Mlle Mouillard nous avait déjà donné la Ballade du Printemps, puis Mai. Elle nous donne aujourd’hui Avril. Mais les mois ont beau changer. Le talent du poète ne varie pas. Plus d’un vers aurait eu le suffrage du « divin Théo ». Ceux-ci, par exemple :

On voit aussi les pâquerettes
S’épanouir dans l’air léger ;
Le soleil leur jette un baiser
Qui fait rougir leurs collerettes.

Cette poésie figure, avec les autres du même auteur, au 41e volume de nos Mémoires.

Le sac de la Cathédrale tic Baveux par les protestants en 1562. — M. le Président donne lecture d’un très curieux

  1. Représentants élus par les corps de métier.