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celle qui la remplaça, en 1794, il professa avec grand succès, et c’est à lui que revient l’honneur d’avoir, pour la première fois, enseigné ces techniques en France.

On lui doit une Géographie souterraine (1787), le premier traité paru en France sur le lever des plans et le tracé des galeries de mines ; ce n’est pas un ouvrage de haute science, mais il a fourni aux mineurs des règles rationnelles là où n’existaient que des pratiques empiriques. Il a laissé aussi, en manuscrit, une partie de ses cours sous le titre l’Art du mineur. M. Aguillon, l’historien de l’école des Mines, qui a examiné ce manuscrit, a noté que le programme du cours d’exploitation des mines de Duhamel ne différait guère de celui professé encore aujourd’hui. Duhamel mourut le 19 février 1816. Cuvier, le grand savant, dans le bel éloge qu’il a fait de lui, l’a mis au nombre « des bienfaiteurs de notre pays. »


La formation territoriale de la Normandie. — Tel est le titre d’une étude qu’a envoyée M. Adigard des Gautries et dont M. le Président donne lecture. C’est un chef-d’oeuvre de critique que les membres de la Société ont eu le plaisir de lire in-extenso dans le volume de nos Mémoires de l’an dernier. Ils ont pu se rendre compte du soin avec lequel notre collègue confronte les documents. Pas une assertion qui, chez lui, ne soit appuyée des plus sérieuses références. L’église du Mesnil-Vigot. — C’est une sorte de monographie que, sous ce titre, nous offre Mlle Grout. Cette église, extérieurement, « apparaît quelconque. Comme la plupart de nos petites églises, elle est bâtie en forme de croix latine, avec un court transept ; de solides murs, sans ornements ; un toît d’ardoises ; un clocher à bâtière. Le mor- tier récent de ses joints, le bon état de ses embrasures en « pierre de Caen » semblent lui assigner une construction de date rapprochée ; en fait, l’église paraît avoir été construite an- térieurement à l’an mil, probablement au VIIIe ou IXe siècle, Mais tout le possible a été fait pour dissimuler une naissance aussi ancienne. Bien des fois elle a été réparée, reconstruite, partie après partie, agrandie, modifiée. Il ne semble pas témé- raire de dire qu’elle montre en ses murs des pierres qui y furent amenées voilà dix siècles. L’examen des documents confirme l’examen archéologique et l’on peut, par synchro- nismes; soupçonner — en le regrettant — ce qui a disparu.