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des séances

mer, la couche étant de 0 m. 04, on trouve dans l’eau après filtration, 2,9 pour cent de spores ; la couche étant de 0 m. 10, on ne trouve plus que 0,3 pour cent de spores. La terre retient donc une énorme proportion de spores, la quantité que l’eau de pluie peut entraîner diminue rapidement avec la profondeur, et les terres légères retiennent beaucoup mieux les spores que les terres argileuses. N’y aurait-il pas là le secret de ce fait généralement constaté que la maladie des pommes de terre fait beaucoup moins de ravages dans les terres légères que dans les terres fortes ?

L’ensemble de ces faits a amené M. Jensen à cette application pratique : Si, au moment où la maladie apparaît sur les feuilles, on procède à un battage qui augmente l’épaisseur de la couche de terre au-dessus des tubercules, on aura mis ceux-ci à l’abri des atteintes du cryptogamme.

Le Journal de l’Agriculture de M. Barral développe ensuite, d’après M. Jensen, le nouveau système de culture des pommes de terre.

M. le Président donne communication d’une lettre en date du 3 décembre courant qu’il vient de recevoir de M. Alexis Bignet, propriétaire à Josat, canton de Paulhaguet. Un mémoire est joint à cette lettre et a pour titre : Étude sur la culture et sur les moyens de l’améliorer, par un habitant des campagnes.

Cet opuscule touche à tant de sujets qu’il est difficile d’en faire une analyse sommaire. L’auteur recommande, avec raison, l’emploi des engrais verts dans les terrains d’un accès difficile aux voitures. Parlant ensuite des engrais autres que le fumier, il engage les cultivateurs à utiliser les débris de toute nature qui, trop souvent, sont perdus pour la culture. Il se préoccupe aussi des plantes que l’on pourrait acclimater dans la Haute-Loire et cite notamment le trèfle incarnat, l’épeautre et le topinambour. Il est moins bien inspiré lorsqu’il recommande l’ailante pour l’éducation du bombyx Cinthia. On sait, en effet, que cette éducation en plein air, préconisée par Guérin Meneville, n’a pas réussi, les oiseaux mangeant ordinairement les vers. Ce qu’il dit de la culture du mérisier pour la fabrication du kirsch, de celle du châtaignier, du pommier court pendu, etc. est marqué au bon coin. Quant à l’eucalyptus, nous pensons que notre climat est beaucoup trop froid pour cet arbre.

En résumé, ce petit travail est fort intéressant : mais ce n’est qu’un programme que l’auteur ferait bien de développer dans une œuvre de longue haleine.

Notre confrère, M. C. Chappuis, conducteur des ponts et chaussées en Algérie, réalisant la promesse qu’il nous avait faite d’un don de coquillages