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lien qui pouvait le rattacher, par les possessions, à la cité langeadoise ? »

Les Langeadois désespéraient de la réalisation de leurs vœux, lorsqu’ils apprirent que le marquis avait enfin acquis la terre et la seigneurie de Langeac[1].

Cette nouvelle fut reçue avec la plus vive allégresse. Le corps consulaire prit aussitôt et adressa à son nouveau seigneur une délibération par laquelle il exprimait, au nom de tous les habitants, d’unanimes sentiments de satisfaction.

Le marquisat de Langeac était une des seigneuries les plus importantes de l’Auvergne. Son chef-lieu, placé dans une ville situé sur la rive gauche de l’Allier, riche et populeux, se reliait alors, non-seulement avec Brioude et le reste de la province, mais encore avec tout le midi de la France par la route du Gévaudan, qui ne présentait plus qu’une lacune près de Saugues. Les habitants étaient industrieux et s’appliquaient au commerce. Les tanneries, les ganteries et les blanchisseries commençaient, il est vrai, à décliner, mais la richesse du pays allait s’augmenter des ressources naturelles du sol. Si les carrières de grès des environs de la ville livraient à la coutellerie de Thiers, depuis des siècles, des meules à aiguiser, dont la réputation n’était plus à faire, ce n’était que depuis peu d’années que l’on se préoccupait sérieusement des houilles de son bassin.

Lafayette prit solennellement possession de ce beau domaine, le 13 août 1786. Une escorte d’honneur alla le chercher à Chavaniac, le conduisit à Langeac, où, après une grand’messe célébrée dans l’église Saint-Gal et suivie d’un Te Deum, une visite des établissements publics, la fête se termina par un banquet et autres réjouissances publiques[2].

Le Général revint à Chavaniac, à la fin de l’année 1788,

  1. Cette acquisition fut faite, moyennant la somme de 188.000 fr., par acte du 18 avril 1786, reçu Trutat et son confrère, notaires au Châtelet de Paris.
  2. Voir La Belle journée ou relation fidèle de la fête donnée à M. le marquis de Lafayette, par les habitants de Langeac, le 13 août 1786, par J.-B. Belmont, publiée par M. Paul Le Blanc, Tablettes du Velay, tom. II.