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le château de chavaniac

de l’agriculture de ce pays, fit venir du comté de Suffolk, en Angleterre, un chef de pratique, agronome distingué, nommé John Dyson, qu’il chargea d’introduire dans le domaine de Chavaniac, les perfectionnements culturaux, dans le but de les donner en exemple aux laboureurs du voisinage. Par les soins de Dyson qui passa un an en Auvergne, des instruments nouveaux furent achetés, des essais de croisement heureusement tentés sur la race bovine, enfin, la porcherie fut peuplée de sujets de la race anglaise qui porte encore le nom de Tonkin.

À ces bienfaits d’un ordre matériel ne devait pas se borner la sollicitude des châtelains de Chavaniac ; les intérêts moraux et intellectuels de leurs concitoyens furent également l’objet de leurs préoccupations.

En 1827, le fils du Général, Georges-Washington Lafayette, créa à Chavaniac, dans un local lui appartenant, une école primaire qui, pendant longtemps, servit de type et de modèle dans l’arrondissement de Brioude. Sa direction fut confiée à un homme d’un réel mérite, M. Fertel, gendre du général Carbonnel, ami intime de Lafayette.

La gratuité de cet établissement étant complète, non seulement pour les enfants de la commune, mais pour les étrangers, des écoliers y accoururent de Paulhaguet, de Lavoûte-Chilhac, de Langeac, d’Allègre et furent reçus, comme pensionnaires, par les habitants du village.

On leur enseignait l’instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, le calcul, les éléments de la langue française, l’histoire et la géographie de la France, d’après la méthode mutuelle[1].

À la même époque, une école de filles était également fondée et entretenue aux frais de M. Georges de Lafayette[2]. Nous n’insisterons pas.

  1. Cette école fut transformée, en 1855, en école communale.
  2. Dirigée d’abord par des religieuses, elle a été, en 1881, convertie en école communale et sa direction confiée à une institutrice laïque.