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de l’eau réputée miraculeuse et offrent la même disposition que la gourde d’Espalhion.

Enfin un habitant de Vorey m’a fait cadeau d’une amulette ou talisman en serpentine percé d’un trou à la partie supérieure. Cet objet que l’on suspendait au cou provient du terroir d’Espalhion et date des temps préhistoriques.

Des faits qui précédent il nous reste à tirer des conclusions. Nous les résumons en peu de mots :

Au bord et au-dessous du chemin dit la Charirète, conduisant de Vorey au Chambon, existait une bourgade appelée Espalhion, comme le prouvent les débris romains énumérés ci-dessus, le cartulaire de Chamalières et les traditions du pays. Cette bourgade a disparu postérieurement au XIe siècle de notre ère.

Une construction gallo-romaine, demeure d’un citoyen assez opulent, s’élevait sur le champ dit Derrière l’église et l’on peut sans témérité en reporter l’origine au premier siècle, d’après les poteries samiennes en usage à cette époque et la médaille de Néron exhumées de son sol. Détruite peut-être aux temps des invasions des barbares, son emplacement disparut sous une couche de terre végétale. Livrée à la culture, elle fut convertie plus tard en cimetière temporaire, ce qui explique suffisamment le mélange d’ossements humains de date relativement récente avec des débris de l’époque romaine.

Les grands clous de fer trouvés dans des propriétés sises entre Vorey et le fort d’Espalhion et les débris de vases funéraires en verre irisé laissent supposer l’existence, sur un point à déterminer, d’un cimetière gallo-romain. Ces clous étaient sans doute destinés à clore les boîtes en bois dans lesquelles quelques incinérations étaient placées avant de les confier à la terre.

Si, comme le pensent plusieurs archéologues, les églises placées sous le vocable de Saint-Symphorien (et celle de Vorey est de ce nombre) ont remplacé des temples dédiés à Mercure, ne peut-on pas admettre que le bloc de ciment romain qui s’étend sous le cimetière de ce bourg à proximité de la vieille église a