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découverte d’antiquités gallo-romaines à vorey

M. Auguste Burianne, charron à Vorey, élevait sur ce terrain un hangar, après avoir, au préalable, durant l’hiver dernier, creusé à 0,60 centimètres de profondeur et rejeté des deux côtés de l’excavation une grande quantité de terre mêlée à des ossements humains. Au milieu de tibias et de crânes dont l’inhumation semblait remonter à deux ou trois cents ans gisaient des tuiles à rebords, les unes cassées, les autres entières. Très épaisses et d’une solidité à toute épreuve, elles étaient confondues avec des briques, des restes de murs et des poteries rouges et noires datant d’une époque reculée. Une construction gallo-romaine s’élevait jadis en cet endroit et son possesseur jouissait sans doute d’une certaine aisance si l’on en juge par les poteries samiennes et les fragments d’hypocauste exhumés de ces lieux.

Il n’y avait pas un instant à perdre si je voulais m’assurer de l’étendue de cette habitation et de son importance, car les maçons étaient à l’œuvre et le hangar allait bientôt masquer le sol jonché de tant de débris curieux. M. le Président de notre Société fut informé de cette découverte et vous voulûtes bien, Messieurs, voter une modeste subvention nécessaire à l’exécution de fouilles incomplètes, il est vrai, mais dont je suis heureux néanmoins de vous soumettre aujourd’hui les résultats.

Le champ de M. Burianne, borné à l’ouest par le cimetière, à l’est par la vigne de M. Filhiol et au midi par un chemin dit la Charirette, s’étend à la base de la montagne de Pomar ou Poumary à l’abri des vents du Nord. Il eut été difficile d’asseoir une demeure en un lieu plus aéré, plus convenable et plus chaud. La Charirette, ancienne voie gauloise aboutissant aux ruines du fort d’Espalhion, au Chambon et à Roche-en-Régnier, autrefois l’une des dix-huit baronnies du Velay, était bordée, dans un parcours de 300 mètres environ, d’habitations gallo-romaines dont on retrouve les vestiges dans les propriétés voisines.

Notre savant compatriote M. Truchard du Molin, auquel nous devons l’Histoire de la baronnie de Roche, a cité plusieurs do-