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une sédition à pradelles

dabord aux sieurs d’Aubinhac et Malesaigne, baile et juge de lad. ville, ausquels il communiqua les ordres dont il estoit chargé et que le sr d’Aubinhac avoit déjà receus, leur disant en mesme temps qu’estant entré dans lad. ville il s’estoit apperceu que le peuple commençoit à s’attrouper et se mutiner et qu’un desd. muletiers qu’il menoit avec lui avoit déjà esté maltraité, le requérant de lui prester mainforte pour l’exécution de ses ordres et pour arrester cette sédition qui commençoit à naître : et un moment ensuite le plaignant entendit sonner le tocsin auquel plusieurs habitants de lad, ville s’assemblèrent à l’instant sur lad. place au nombre environ de trois à quatre cent personnes, tant hommes que femmes ou enfants, qui tout emeus de colère estant venus furieux sur lad. place attaquèrent le plaignant et lui deschargèrent divers coups de pierres sur sa personne, ce qui l’obligea de prendre incessament la fuite pour tascher de guarantir sa vie ; et au lieu que ces mutins deussent s’appaiser par la fuite du plaignant qui leur crioit miséricorde et leur demandoit la vie, ils le suivirent tousiours a grands coups de pierres jusque dans une maison de lad. ville où quelques personnes le réfugièrent et où le plaignant fut contrainct de s’enfermer ; mais ces séditieux et mutins ayant fait tous leurs efforts pour en enfoncer les portes et achever d’assassiner le plaignant, ils en enfoncèrent effectivement une des deux par lesquelles ils entrèrent dans lad. maison, mais le plaignant s’y estant caché et une fille de lad. maison ayant eu la précaution de dire à ces mutins qu’il estoit sorti par la porte de derrière, ils sortirent d’abord de lad. maison cherchant le plaignant de toutes parts, lequel n’ayant peu rencontrer ils allèrent enfoncer la porte de l’escurie de l’hoste ou estant la pluspart desd. mulets et furent en mesme temps dans les autres cabarets de lad. ville ou estoient les autres mulets qu’ils firent aussi sortir, sur lesquels mulets ils tombèrent aussi en furie et leur donnèrent divers coups de couteaux et bayonnetes dont quelques uns desd. mulets furent fort endommagés, enlevèrent les cordes, les sacs et presque tous les autres harnois et, non contents encore de cela, ils