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variétés historiques et biographiques

ensuite toutes les pierres qu’ils rejettent, et après plusieurs lotions réitérées, le grenat reste au fond de l’auge mêlé avec un fer fondu, comminué en grains plus ou moins irréguliers et qui est très attirable à l’aimant ; ils mettent le tout dans un petit sac qu’ils emportent chez eux ; ils font ensuite le triage des grenats ; ils négligent tous les plus petits et séparent les plus gros pour les vendre à part, le plus qu’ils peuvent, selon leur grosseur et leur beauté. Le reste se vend au poids à raison de dix sols l’once à des Genevois qui viennent exprès les acheter. Les grenats les plus gros sont prismatiques et terminés par deux pyramides ; les autres sont tout roulés et ont perdu leur forme ; tous sont d’un rouge rose assez pâle. Outre le grenat, ce sable contient encore quelques cristaux d’améthistes et d’hyacinthe. Des circonstances particulières m’empêchèrent de remonter jusqu’à la source du ruisseau et d’examiner les deux pentes qui forment le vallon ; j’observai seulement que les hauteurs sont couronnées de matières volcanisées et on m’assura qu’on tirait de la pierre à chaux à mi-côte.

« Jusqu’ici on nous a peu fait connaître les ruisseaux de France qui roulent des pierres précieuses. Il est à désirer que toutes les personnes qui les connaissent veuillent bien les indiquer. Les naturalistes pourraient faire des recherches en conséquence et nous enrichir des découvertes nouvelles, intéressantes et utiles. »