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variétés historiques et biographiques

nant le versement d’une somme d’usage de 1,200 livres et d’un louis d’étrennes. Ses débuts furent longs et pénibles ; car, en outre de ses journées laborieusement occupées à auner des toiles, à plier des dentelles de Flandres, à déballer des marchandises, à copier des lettres commerciales, à négocier des opérations de commissions et de banque, le soir il suivait encore les leçons de divers maîtres : maître d’écriture, change, maître d’allemand, d’italien et d’anglais.

Malgré les fatigues matérielles de son métier, il trouvait toujours le temps pour toutes ces études que comportait alors le commerce lyonnais. Un mal aux yeux qui le forçait de porter lunettes, d’autres infirmités plus graves qui étaient venues le prendre presque au sortir de la maison paternelle, ne diminuaient en rien son ardeur pour l’étude ; ardeur déjà même si grande que, sur ses bien modestes ressources, — 800 livres de pension que lui servait son père et avec lesquelles il devait se nourrir et s’entretenir, — il avait le talent de prélever encore le prix de quelques ouvrages spéciaux tels que le Parfait négociant, etc., ou bien même quelques nouveautés philosophiques qui le tentaient.

Après quatre années d’assiduité au travail, il entra, en 1774, dans la maison d’Huicque et Bouvard où il toucha enfin un traitement.

Quelque temps après, ses patrons, appréciant son esprit et ses connaissances, lui confièrent leur tournée commerciale en Allemagne et en Hollande. Il se tira assez habilement de cette première mission pour obtenir d’être chargé de la même tournée en Italie. Ce voyage l’intéressait doublement. S’il avait à traiter pour sa maison les différentes parties du commerce propre de Lyon, il désirait aussi trouver de nouveaux débouchés pour les dentelles de fil du Puy que la mode semblait vouloir délaisser pour les blondes. Son père l’y avait sans doute engagé, en considération du grand trafic qui, de tout temps, s’était fait entre le Puy et l’Italie.

Lanthenas quitta Lyon en octobre 1776 et gagna l’Italie par la