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Bienvenu, qui fournissait à nos dentellières du fil de soie ou de lin, voulut expérimenter la justesse de cet adage et il épousa une fille de l’une des plus honorables familles de la ville, Gabrielle Peyret. Je n’ai pas à rechercher si Mlle Peyret contribua puissamment à la fortune commerciale de son mari ; mais je sais que, lorsqu’elle mourut au Puy, sur la paroisse de Saint-Pierre-la-Tour, le 4 juillet 1751, à l’âge de 50 ans, elle lui laissait un nombre respectable d’enfants ; quatre fils et autant de filles.

Deux des filles se marièrent au Puy : Elisabeth avec un avocat en parlement, Alex.-Xavier Bollon ; Marie avec un bourgeois, Pierre Milhon. Quant aux fils, l’un, Charles-Raymond, fut receveur des domaines au Monastier ; un autre Antoine-Esprit, devint inspecteur des vivres des troupes de Sa Majesté, en Vivarais, en résidence à Tournon ; le troisième fut notre chanoine. Il obtint dans le Chapitre de N.-D. le canonicat prébende, désigné sous le nom de Marcellin Ponchon, depuis la transaction passée, en 1519, entre l’évêque Antoine de Chabannes et le Chapitre, et dont la nomination appartenait au chanoine en tour de semaine[1]. Dans ce corps qui comptait tant de sujets distingués, Bienvenu sut se faire remarquer autant par la correction de ses mœurs, que par la facilité de sa parole et ses connaissances variées. Le Chapitre eut à soutenir, dans le XVIIIe siècle, une foule de procès. Bienvenu fut chargé, dans maints d’entre eux, par ses confrères, de recherches sur les privilèges et droits du Chapitre. Ces recherches touchaient éminemment à l’histoire de notre pays. Elles lui donnèrent l’idée de recueillir et de dresser des recueils des notes et des documents qu’il s’empressait de communiquer libéralement aux savants[2]. Ces recueils, qui seraient bien précieux aujourd’hui, sont sans doute malheureusement perdus ; ils ne sont pas cependant probablement détruits, et un heureux hasard les fera découvrir, tôt ou tard, à l’un de nos érudits chercheurs.

  1. Forma juramentorum, etc. s. l. n. d. (1745). in-4o, pag. 43.
  2. Notamment à l’abbé du Tems l’auteur du Clergé de France. Voy. cet ouvrage, t. III, pag. 402.