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née par plusieurs légistes sur le testament de Raymond, comte de Toulouse, il prend le simple titre de jurisconsulte. Il est qualifié de clerc tout court dans une sentence arbitrale qu’il prononça, le 7 juillet 1251, sur un différend entre l’archevêque et le vicomte de Narbonne, différent où il avait été commis par la reine Blanche. En vertu d’une procuration de saint Louis, il reçut, le 15 avril 1255, avec le sénéchal de Beaucaire, la reconnaissance de Pierre, évêque de Maguelonne, pour la seigneurie de Montpellier, mais dans l’acte d’hommage Guy Fulcodi ne prend aucune qualification, tandis qu’il est nommé le premier et appelé clerc du roi dans une procédure du mois d’août 1256, concernant l’abbaye de la Grasse. Le roi l’avait désigné, avec le sénéchal de Beaucaire, pour l’examen de ce dernier litige[1].

Nous raconterons peut-être un jour la suite de la carrière de Guy Fulcodi, son trop court passage aux sièges du Puy et de Narbonne, son rôle glorieux sur le trône pontifical, son amour éclairé des lettres et des arts, la protection qu’il accorda au savant et infortuné moine Roger Bacon, l’un des précurseurs de la science moderne[2], les témoignages de sa vive sollicitude pour l’église du Puy et beaucoup d’autres traits de sa noble et longue vie. Nous nous contenterons en ce moment de relever une particularité assez curieuse de ses débuts dans les honneurs ecclésiastiques.

Guy Fulcodi était archidiacre du Puy, au dire du Gallia Christiana[3] et de Le Nain de Tillemont. Nous nous défions un peu de ce dire basé uniquement sur la foi du biographe Ciacconius[4]. La dignité d’archiprêtre se rencontre dans notre église au

  1. Le Nain de Tillemont, t. IV, pp. 355 et suiv.
  2. Roger Bacon, sa vie et ses œuvres, par M. Emile Saisset, dans la Revue des Deux-Mondes, livraison du 15 juillet 1861, pp. 369 et suiv. ; Louis Figuier, Savants du moyen âge, Paris, Hachette, 1870, pp. 185, 186 et suiv.
  3. Gall. Christiana, Eccl. Aniciensis, t. II, col. 717.
  4. Cité par Le Nain de Tillemont, t IV, p. 355. L’ouvrage d’Alphonse Ciacconius est intitulé Vitæ et res gestæ pontificum romanorum et cardinalium ab initio nascentis ecclesiæ ad Clenentem IX, ex recognitione Aug. Oldoini. Romæ, 1677, 4 vol. in-8o. — La première édition est de Rome, 1630, 2 vol. in-fo.