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MÉMOIRES


DOCUMENTS
ET
NOTES SUR LE VELAY

(Suite)[1]

XIII


Ceux qui cultivent la plaisanterie facile s’égaient à peu de frais sur le compte des hommes mûrs, raisonnables, chargés parfois de soucis et d’affaires et dont la manie consiste à sortir du présent, à oublier ce qui se passe autour d’eux et à s’absorber dans la contemplation des âges évanouis. Quel attrait possèdent ces écritures vieilles et maussades, ces paperasses illisibles, à demi rongées par les vers et la poussière, et pourquoi errer dans le royaume des ombres lorsque la scène contemporaine abonde en sujets d’étude, en nouveautés piquantes ? M. Guizot répondait à cette question par ces lignes de l’un de ses meilleurs écrits : « On veut des romans. Que ne regarde-t-on de près l’histoire ? Là aussi on trouverait la vie humaine, la vie intime avec ses scènes les plus variées et les plus dramatiques, le cœur humain avec ses passions les plus vives comme les plus douces, et de plus un charme souverain : la réalité… La créature vivante, cette œuvre de Dieu, quand elle se montre sous ses traits divins, est plus belle que toutes les inventions humaines, et de tous les poètes Dieu est le plus grand[2]. »

  1. Voir les Mémoires de notre Société de l’année 1878.
  2. De l’Amour dans le mariage, Revue des Deux-Mondes du 1er mars 1855.
Tome II, 1881.
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