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départemental

avait été exceptionnellement beau. Il retrace, en quelques mots, les bienfaits que la Révolution française, cette grande calomniée, a amenés dans les classes rurales en donnant au paysan la possession de la terre qu’il peut maintenant librement cultiver, sans craindre que le fruit de ses labeurs et de ses veilles ne devienne la propriété des castes privilégiées.

Après la proclamation des prix, un grand banquet a eu lieu dans la salle de la Grenette. Plusieurs toasts ont été portés.

M. Eynac, président d’honneur du concours, remercie les habitants d’Yssingeaux de leur cordiale et gracieuse hospitalité, et termine son allocution en portant un toast à M. le Président de la République et à M. Dubreuil, maire d’Yssingeaux, à qui revient l’honneur d’avoir organisé cette solennité agricole.

M. de Lafayette, sénateur, exprime toute la joie qu’il ressent de se retrouver au milieu de personnes amies. Il constate combien le succès a couronné les efforts, et déclare que si le concours départemental a été aussi brillant, c’est surtout à la Société des amis des sciences qu’il faut l’attribuer.

M. le docteur Morel, député, porte un toast à MM. Dubreuil et Binachon, auquel une indisposition subite n’a pas permis d’assister au banquet. Comme vice-président de la Société des amis des sciences, il boit au rétablissement de M. Aymard, que ses forces ont malheureusement trahi au dernier moment. Mais il sait combien son coeur et son esprit sont avec nous, et il est sûr d’être l’interprète des sentiments de notre honoré Président, en buvant en son nom, à la prospérité et à l’avenir de l’agriculture de l’arrondissement d’Yssingeaux.

M. Ernest Vissaguet, sénateur, porte un toast au Comice agricole d’Yssingeaux et aux agriculteurs de la haute-Loire. « Si, dit-il, l’étranger Arthur Young, qui s’étonnait, il y a cent ans, de trouver dans le Velay un champ de trèfle, revenait parmi nous, il verrait aujourd’hui avec stupéfaction, ce même Velay, parfaitement cultivé. C’est au paysan que l’on doit cette prospérité, au paysan qui a supporté, sans murmures, les lourdes charges que nous avait léguées l’Empire, mais que la République s’efforce d’amoindrir chaque jour par les diminutions successives des impôts et par le dégrèvement prochain de l’impôt foncier. »

M. Dubreuil, maire d’Yssingeaux, remercie les sénateurs et dé-