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concours

du Mezenc et un de Salers. La race du Mezenc faisait, comme on le voit, à peu près défaut, et cette absence a été vivement remarquée par le jury qui ne saurait trop encourager nos populations à sacrifier les races étrangères pour se livrer, d’une manière exclusive, à l’élevage de celle de notre pays. Toutefois, il est important de signaler les Aubrac, dont plusieurs, par leurs formes et leur engraissement, étaient des plus beaux.

La deuxième catégorie, réservée aux bœufs de quatre ans et au-dessous, était surtout remarquable par l’état de graisse des animaux. La race du Mezenc y dominait et prouvait, par son ensemble des plus satisfaisants, de sensibles améliorations.

Les vaches et les génisses, au nombre de cinquante-quatre, quoique pourvues d’excellentes qualités, laissaient cependant à désirer au point de vue de la fermeté de la chair.

Le jury a chaudement félicité les exposants de l’espèce ovine qui avaient amené cent vingt moutons de la race des Bizet améliorée. Ces animaux, plus forts que le mouton de Chilhac, s’engraissent très facilement et peuvent même arriver à peser jusqu’à 75 kilos. Ils remplissent parfaitement toutes les conditions exigées par le difficultés de pâturage et les circonstances climatériques de notre département, et dédommagent amplement les agriculteurs de leurs peines.

La race porcine de notre pays, modifiée par des croisements anglais, offrait à l’examen du connaisseur des sujets dignes de remarque. Le jury s’est surtout attaché à ne primer que les porcs dont l’engraissement n’était pas dû à l’usage de la farine, ces animaux, quoique plus gros, n’offrant pas les mêmes qualités que ceux engraissés par des moyens plus rationnels.

Le Comice a voulu récompenser les exposants des instruments aratoires qui, bien que prévenus de l’absence de prix pour cette catégorie, ont voulu quand même attester, par leur exposition, des grands progrès faits depuis quelques années par la mécanique agricole dans le département de la Haute-Loire.

Aussitôt après les opérations du jury, le bureau du Comice, sous la présidence d’honneur de M. le Préfet, a décerné les prix aux lauréats du Concours. La fête était complète et la musique de l’Orphéon est venue jeter sa note gaie au milieu de cette solennité agricole.