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mémoires

mento pravitatis hæreticæ illam corrumpere videantur sub prætextu canonicæ puritatis. Ideoque fraternitati vestræ per apostolica scripta mandamus quatenus ab episcopo et civibus antedictis, monitione præmissa, per censuram ecclesiasticam faciatis, appellatione remota, præceptum nostrum inviolabiliter observari.

Datum Viterbii, nonis julii anno decimo[1].


Bertrand de Chalencon était l’homme de son époque ; il pouvait en subir les entraînements et les préjugés, mais il en pratiquait aussi la foi vive et sincère. En 1205, il avait contracté avec l’évêque de Valence un pacte de confédération religieuse, et, en cette même année 1207 (6 janvier 1208, n. s.) il renouvela l’antique amitié, qui, de temps immémorial, associait dans une communion de mérites pieux et de privilèges réciproques l’église anicienne et le monastère de Cluny. Un prélat de cette vertu ne pouvait résister à l’ordre du Saint-Siège et il est probable que notre évêque abdiqua devant les injonctions formelles du Pape les droits litigieux dont une erreur passagère lui avait dicté la revendication. Ce qui prouve son obéissance à la parole d’Innocent III, c’est la mission que lui donna ce pontife, l’année suivante (28 janvier 1208), en faveur du chapitre de Brioude. Ce chapitre avait à souffrir beaucoup d’avanies ou de violences de la part des habitants des diocèses du Puy, de Clermont et de Mende, et, comme il relevait directement du Saint-Siège, il ne pouvait se recommander à la protection d’aucun ordinaire. Innocent III commit au redressement de ces excès Bertrand de Chalencon et les abbés de Saint-Pierre-Latour et de Séguret :


Episcopo et sancti Petri et de Secureto abbatibus Aniciensibus.

Licet ex injuncto nobis apostolatus officio omnibus paterna sollicitudine teneamur adesse, illis tamen debemus specialiter apostolicum præsidium

  1. Patrologie de Migne, t. CCXV, col. 1181 et 1182.