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notice sur une exploitation agricole à tallobre

de la terre sortie du deuxième et ainsi de suite jusqu’à l’autre extrémité du champ ; j’ai ainsi défoncé une étendue de 1 hectare 55 ares ; pour les terres qui avaient une certaine couche de terre arable, je procédais en faisant passer d’abord la charrue Dombasle, tirée par deux paires de bœufs, à la profondeur de 0m25 ; puis six ouvriers, suivaient, avec pelles, pics et leviers, et enlevaient les pierres ou les rocs qui avaient fait obstacle à la charrue ; par ce procédé (connu sous le nom de pelleversage), j’ai défoncé 9 hectares 50 ares de terrain.

Quant au drainage, j’ai employé les drains en terre cuite pour les prairies ; mais pour les champs, voici ma manière de procéder : au lieu de drains ou tuyaux, je me sers des cailloux qui sont sur place ; je donne à mes tranchées, dites rases pierrées, un mètre de profondeur et le moins de largeur possible, de 40 à 50 centimètres ; je ferme ces tranchées en établissant au fond un petit aqueduc d’un décimètre carré au moins, au moyen des plus grosses pierres, puis je finis de les remplir avec de la pierraille, ou menues pierres provenant de l’épierrage du champ, jusqu’à la hauteur de 60 centimètres ; de sorte qu’il reste au-dessus des pierres une couche de terre de 40 centimètres, pour ne pas gêner les labours, ayant grand soin de mettre de très petites pierres à la cime, pour empêcher la terre de passer à travers ces pierres et d’obstruer ces tranchées. Par ce moyen, j’ai assaini 15 hectares 50 ares de terrain ; cette amélioration, je la dois à la culture du trèfle qui, pour le rendre fauchable, a nécessité des épierrages et j’ai dû utiliser ces pierres pour combler les tranchées d’assainissement que je faisais pratiquer sur le champ de trèfle, dans les endroits qui en avaient le plus besoin.

Mon assolement de huit ans est composé comme suit :


1re  année.   
Pommes de terre ou raves, avec abondante fumure de 50 à 60 mètres cubes à l’hectare.
2e      —       
Orge ou avoine, avec semis de trèfle, à raison de 15 kilogr. à l’hectare.
Tome II, 1881.
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