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NOTICE
SUR UNE EXPLOITATION AGRICOLE À TALLOBRE

COMMUNE DE SAINT-CHRISTOPHE-SUR-DOLAISON


En 1842, j’exploitais à Tallobre le modeste domaine que me laissait mon père. À cette époque, le système cultural était la jachère, l’assolement biennal ou triennal, selon la nature du terrain.

Je me mis sérieusement à l’étude de l’agriculture et transformai immédiatement mon assolement en système alterne basé sur la culture des prairies artificielles : trèfle, luzerne, lupuline, trèfle incarnat, sainfoin ; des plantes sarclées : raves, pommes de terre ; des plantes fourragères : pois, vesces, jarousses consommées en vert, et enfin des lentilles.

Mon exploitation est d’une étendue de 42 hectares, dont 28 et demi en terre labourable, 8 en bois pin et 5 et demi en prairies naturelles ; sur cette étendue, il y avait 1 hectare 50 ares de pâturages que j’ai convertis en prairies fauchables et 1 hectare de terre labourable que j’ai convertie en prairie.

Dès mon arrivée, mon premier soin fut de défoncer et de drainer les terres qui en avaient le plus besoin. Pour le défonçage, sur les terres vaines, maigres et rocailleuses, je procédais avec six ou sept ouvriers, armés de pics, pelles, leviers, massues et coins en acier ; j’employais quelquefois la mine pour détacher les plus gros blocs, en commençant d’un côté du champ à tranchées ouvertes, par un fossé d’environ 0m80 de large sur 0m40 à 50 de profondeur ; puis, recomblant ce fossé au moyen