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notice sur la bruche des lentilles

la lentille ? La bruche, groupe des orthocères, tribu des brucides, de la famille des rhynchophores. Cet animal a été longtemps considéré comme un charançon, il est attaché aujourd’hui à un genre distinct. Nous n’entrerons pas dans les détails scientifiques que je laisserai à traiter, si on le désire, par plus compétent que moi ; je n’aborde ici que la question pratique.

Mon travail comprend deux années, deux périodes de végétation complète ; ce temps m’a été nécessaire pour étudier et pour combattre. Première année, plantation à Saint-Marcel, terrain, de l’accord de tous, favorable au développement de la bruche, de trois carrés distincts : 1o semence de lentilles triées, autant que possible indemnes de bruches ; 2o semence de lentilles complètement infestées, prises parmi les détritus d’un marchand, ayant ou ayant eu presque toutes un insecte ; 3o enfin, cette même semence ayant subi une préparation antérieure, désinfectée, si je puis m’exprimer ainsi, et voici par quel moyen : dans une boîte en fer-blanc à couvercle fermant hermétiquement, un double fond en toile métallique est installé à cinq centimètres du fond ; une soucoupe contenant de la benzine est placée au fond de la boîte ; le double fond la recouvre et est recouvert d’un litre environ de lentilles : le couvercle enferme le tout ; au bout de quarante-huit heures, tous les insectes qui se promenaient à la surface des lentilles étaient morts. La germination, la levée, la végétation des trois planches a été identique ; donc, premier résultat, la bruche ne détruit pas le germe ; second fait acquis, les vapeurs de benzine, en détruisant l’insecte, ne nuisent pas à la végétation.

Ici, Messieurs, pour être plus clair et plus concis, je suis obligé de réunir des faits qui ont été pour moi l’objet de deux années d’études ; je vous éviterai ainsi des redites indispensables.

Nos lentilles sont venues en trois pièces, mais trop rapprochées l’une de l’autre pour que nous puissions considérer les expériences de plantation comme distinctes, si ce n’est sous le rapport de la végétation ; les observations suivantes sont donc communes aux trois parcelles.