Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NOTICE SUR LA BRUCHE DES LENTILLES



De tout temps le département de la Haute-Loire a été considéré comme un producteur de légumes secs, dont le commerce se concentrait au Puy.

Parmi cette nature de denrées, les lentilles occupaient une large place, les transactions avec le Midi étaient considérables.

Depuis plusieurs années, un animal destructeur s’est propagé avec une rapidité effrayante, a amené une dépréciation énorme sur les lentilles, à tel point que ce genre de culture, qui était il y a quelques années encore un des plus productifs, est devenu aujourd’hui à peine rémunérateur, et que, par suite de l’abstention des acquéreurs, les ensemencements en lentilles deviennent de plus en plus rares dans notre département.

Notre Société, qui s’intéresse à tout ce qui concerne l’agriculture et le bien-être du pays, s’est émue de cet état de choses et m’a chargé de faire des recherches sur les moyens de combattre l’animal destructeur de la lentille.

J’ai pensé que le meilleur moyen de lutter contre cet ennemi était de bien connaître sa vie, ses mœurs, ses moyens de propagation. Des recherches sérieuses dans de nombreux ouvrages d’histoire naturelle ne m’ayant fourni que des détails fort incomplets et que j’ai reconnus faux pour la plupart dans mes études subséquentes, m’ont poussé à prendre ab ovo notre ennemi et à le suivre jusqu’à la fin dans toutes ses transformations. C’est cette étude que je vais vous soumettre, en la faisant suivre des expériences que j’ai pratiquées et dont vous avez les résultats sous les yeux. D’abord, quel est l’insecte qui détruit