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ATTAQUE D’UN DÉTACHEMENT
DE GARDES-FRANÇAISES
ENTRE LA CHAISE-DIEU ET DORE-L’ÉGLISE
(1641)



En histoire, les détails ne sauraient être négligés ; eux seuls peuvent faire connaître les institutions, les coutumes des époques lointaines. Aussi, les chercheurs s’attachent-ils à recueillir le plus grand nombre possible de petits faits qui, par eux-mêmes, n’offriraient qu’un intérêt secondaire, mais dont la réunion permettra un jour de combler bien des lacunes.

L’information, que nous publions, a trait à un événement dont nous n’avons trouvé la mention dans aucune de nos chroniques auvergnates. Elle nous montre la manière dont s’effectuait alors le recrutement des troupes et la rudesse des mœurs des habitants de nos campagnes. Combien, à ce point de vue, notre siècle gagne à la comparaison !

La création des gardes-françaises, dont il est ici question, date du règne de Henri II et peut se reporter à l’année 1558[1]. Ce corps, composé à l’origine de Gascons et de Picards, fut remanié, sous Charles IX, en 1563, et prit le nom de Dix-Enseignes. Son accroissement excita de tels murmures que la reine-régente chercha à les apaiser en évitant d’envoyer à l’armée les gardes-françaises qui eussent été vus d’un mauvais œil. En

  1. Voy. Bardin, Dictionnaire de l’armée de terre, t. III, p. 2500.