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l’école centrale de la haute-loire

gislateurs les plus sages et les plus éclairés de l’antiquité, pouvait-elle être oubliée par des administrateurs républicains et son importance échapper leur sollicitude pour tout ce qui intéresse le progrès des sciences et des arts, tend à améliorer l’esprit public et à faire fleurir le gouvernement ? Les professeurs de votre École centrale ne le pensaient pas et ils ont vu avec la plus vive satisfaction que vous ayez cherché à devancer l’organisation de cette intéressante partie de l’instruction publique, en voulant établir un Institut de Musique dans le chef-lieu du département.

Mais, plus vous avez connu l’utilité d’un établissement de ce genre, plus il est urgent d’en hâter la formation. Voici les raisons sur lesquelles le conseil des professeurs fonde l’invitation qu’il vous fait de ne pas différer plus longtemps.

Vous le savez, Citoyens, le projet de résolution sur les écoles de musique, présenté au Conseil des Cinq-Cents et qui va être soumis à la discussion du Corps-Législatif, laisse au Directoire la faculté de désigner les lieux où elles devront être placées. Le département de la Haute-Loire se trouve au centre de ceux du Cantal, de la Lozère, de l’Ardèche et de la Loire, dont les chefs-lieux, moins importants que le Puy, ne présentant pas d’ailleurs un aussi grand nombre d’artistes musiciens que cette dernière commune, ne doivent pas espérer de solliciter avec avantage une de ces écoles. Que sera-ce donc lorsqu’à la position graphique de la Haute-Loire, vous aurez, pour appuyer votre demande auprès du Gouvernement, un Institut de Musique en activité ? Le Directoire, soyez-en sûrs, Citoyens, mettra à l’accueillir un empressement égal au zèle que vous déployez chaque jour pour justifier sa confiance.

Cependant, nous ne nous arrêterons pas plus longtemps à cette considération. De quelque poids qu’elle nous paraisse, elle ne présente à l’esprit qu’un intérêt de localité qu’on pourrait dédaigner peut-être ; mais, il en est une majeure, dans les circonstances où nous nous trouvons, et que nous vous prions d’examiner sérieusement.

Depuis longtemps, les républicains gémissent sur le peu de concours qu’attirent les fêtes nationales en général et les réunions décadaires en particulier. Dans les campagnes, l’on n’y voit que des administrateurs presque seuls. Attribuera-t-on cette espèce d’abandon au mauvais esprit qui y règne ? Il y contribue sans doute, mais l’on se tromperait étrangement, si l’on présumait que c’est la seule cause à laquelle nous puissions le rapporter. Disons-le franchement c’est que les réunions décadaires ne présentent pas un intérêt qui fixe et attache assez ceux qui s’y rendent. La lecture qu’on y fait du bulletin décadaire et des lois ne peut seule remplir le but que s’est proposé le Gouver-