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documents et notes sur le velay

chevaliers, et à tous ceux qui tenaient le manoir en séquestre de vider la place et de la livrer aux gens de Pons de Chapteuil.

La veille l’évêque avait eu soin de faire dresser par Me Arnaud un contrat, dont l’instrument fut présenté par Hugues Pentecôte à divers barons du Velay. Au dire de Pons Champclause, l’évêque, Pons de Chapteuil, le vicomte de Polignac, les seigneurs de Chalencon, de Solignac, de Goudet et autres apposèrent, au nombre de treize ou quatorze, leurs sceaux sur cet instrument (carta). Dans tout ce qui vient d’être raconté, on ne voit apparaître ni le père ni la mère du seigneur de Chapteuil. Agnès devait être morte à cette époque, mais Pierre de Fay vivait encore. Il se trouvait toujours en démence et gardé à vue dans l’abbaye de Saint-Chaffre où Sylvinot, habitant de Chapteuil, lui apportait du linge et des vêtements. D’autres témoins en 1285 vinrent affirmer qu’à l’époque de la réintégration de Pons son père était mort, mais ces témoins parlaient par ouï-dires, tandis que Sylvinot déposa de faits personnels et certains. Nous ne revoyons Pons de Chapteuil qu’en 1253 et c’est une charte insérée dans le protocole de Jean de Peyre qui nous révèle un acte important de sa vie. Le 16 juillet 1253, au Puy, et en présence de l’évêque Bernard de Ventadour, Pons de Chapteuil, damoiseau, reconnut qu’il n’avait ni droit de bans, host, chevauchées, garde, guet, clôture, etc., ni droit de justice ni aucune servitude et redevance sur les propriétés et les hommes que possédait Gérenton de Tournon dans les château, bourg et mandement de Chapteuil. Cet aveu fut fait à une double condition ; le sire de Tournon devait d’abord faire clore l’emplacement où s’élevait jadis la demeure de ses ancêtres ; de plus, si les hommes du sire de Tournon commettaient des excès ou attentats dans la terre de Chapteuil, c’était au seigneur de Tournon[1] ou à ses successeurs, et non à la maison de Chapteuil,

  1. Nous avons essayé, mais en vain, d’établir la personnalité de ce Gérenton de Tournon. Appartenait-il à la grande famille de Vivarais qui, en 1094, donna un