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« L’encens brûle devant le trophée, dans un vase antique. Le laurier et le chêne rappellent les emblèmes chers à la poésie et aux sciences.

« Au milieu du temple, on distingue un autel funéraire, revêtu d’inscriptions uniquement tirées des œuvres de Racine. Des draperies, mêlées de crêpes et de rubans noirs, remplissent les contours de l’autel. Sur le devant, on voit le Génie des sciences dans une attitude de deuil et de larmes. Une urne de forme antique est placée à l’une des extrémités. Le buste de Racine, porté par les quatre élèves, est déposé en face, sur une estrade ornée d’inscriptions et couverte de lauriers.

« Autour de l’autel, et depuis l’entrée du temple, sont plantés des groupes de jeunes sapins, entre lesquels des candélabres soutiennent des cassolettes où brûlent de l’encens et des parfums.

« La foule est immense. La nouveauté de la cérémonie, son intérêt, la décoration du temple, orné dans toute son étendue de guirlandes et de fleurs, commandent un silence religieux. La séance s’ouvre.

« Deux orchestres de musique exécutent, l’un, sous la direction du citoyen Becdelièvre, des morceaux de symphonie propres à rendre l’objet triste et moral de la fête ; l’autre, sous la direction du citoyen Pagès, célèbre les triomphes des arts par une musique guerrière.

« Alors, le citoyen Jamon, bibliothécaire de l’École et président d’âge, rappelle en peu de mots l’objet commémoratif de la cérémonie, et offre aux sciences et aux arts, dans la personne de Racine, le premier hommage de l’assemblée.

« Après un premier intermède, rempli par l’exécution d’une symphonie de Pleyel, M. Barrès, professeur de belles-lettres, chargé de faire l’éloge de Racine, prononce un discours très-applaudi.

« Puis des élèves, pris dans chaque cours de l’École, paraissent successivement à la tribune, et y déclament des morceaux de poésie choisis dans les meilleures pièces de Racine. Un court prologue précède chaque déclamation, et la musique y mêle des airs de triomphe. Un débit aisé, une prononciation agréable, un geste naturel et expressif méritent, aux citoyens Nirandes, Pagès, Marthory, Sahuc, Besqueut second, des applaudissements unanimes et longtemps prolongés.

Tome II, 1881.
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